Le soufisme marocain au cœur d'une polémique entre Hatem Ben Arfa et Abdalmalik

Dans cette entrevue à l’Equipe, relayée par Rue 89, le jeune international français de Newcastle accuse le chanteur Abd Al Malik et son agent Fabien Coste de l’avoir endoctriné dans un système similaire à une «secte» désignant ainsi la confrérie soufie Tariqa Boutchichya située à Berkane dans la région d’Oujda. Il les accuse également d’avoir profité de lui à un moment où il était vulnérable. Il ajoute «avoir été conditionné par l’artiste et quasiment coupé du monde».

Le baise-pied controversé

«A l'époque, [j’étais] mal". Je lisais beaucoup d'ouvrages sur le soufisme, de belles choses qui m'attiraient. Et comme Abd Al Malik s'y intéressait, je l'avais contacté. On s'était rencontrés, mais très vite je suis rentré là-dedans», explique le footballeur âgé de 24 ans à l’Equipe, des propos repris ensuite par le Monde.

"C'était au Maroc, à Oujda. Je faisais partie d'un mouvement avec un chef spirituel, un Cheikh. Quand je suis entré dans la salle de prières, ce maître, il fallait que je lui baise les pieds. C'était obligatoire. Heureusement, ce jour-là, mon ego m'a sauvé : je ne pouvais pas accepter ça", poursuit-il.

Yabiladi a voulu savoir si baiser les pieds du Cheikh Sidi Hamza, le guide spirituel de la Tariqa Boutchichya en entrant dans la salle de prière, était une obligation comme l’affirme Ben Arfa . «Le baise-pied du Cheikh n’est pas une obligation d’après ce que je sais. Certains le font mais moi je ne le fais jamais. J’embrasse plutôt le Cheikh sur le visage», explique un connaisseur de la confrérie soufie qui a souhaité garder l’anonymat avant de lancer en riant : «Tout est permis dans les relations spirituelles !».

Droit de réponse

De son côté, Abd Al Malik est monté au créneau. Suite aux propos du joueur de football, le chanteur a pris contact avec son avocate et ont publié un communiqué de presse dans lequel le rappeur dénonce des "affirmations mensongères" qui «portent gravement atteinte à son honneur», rapporte le Nouvel Observateur.

Le communiqué détaille la version des faits du chanteur. Il insiste sur le fait que Hatem Ben Arfa souhaitait à tout prix rencontrer le chanteur et ce depuis 2008, le joueur étant en quête de spiritualité. A cette époque, Ben Arfa avait des problèmes non seulement avec sa famille mais également avec son club de football de l’époque, l’Olympique Lyonnais.

Au final, le chanteur acceptera de le rencontrer. «Inspiré par le livre d'Abd Al Malik, Hatem a souhaité effectuer un voyage spirituel au Maroc ; événement relaté de manière absurde et grotesque dans l'interview. Il n'a jamais été demandé au footballeur de baiser les pieds de quiconque !» explique le document. «Abd Al Malik et Fabien Coste ont œuvré pendant plusieurs mois pour permettre une réconciliation entre Hatem Ben Arfa et sa famille. Ils l'ont par ailleurs aidé pour son transfert à l'OM sans percevoir la moindre rémunération comme cela est d'ailleurs reconnu par le footballeur.» poursuit le document.

Cette affaire va être portée devant les tribunaux à la demande de l’avocate du rappeur. De son côté, Abd Al Malik demande un droit de réponse au journal l’Equipe. "Je suis responsable d’avoir cru à ce qu’ils me disaient", conclut à la fin de l’interview Ben Arfa qui tient à insister qu’il n’en veut pas au chanteur.

Quand Abd Al Malik et Hatem Ben Arfa étaient copains