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Maroc : Les avocats de Hajar Raissouni envisagent de porter plainte pour torture

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Photo d'illustration / Ph. DR.
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Arrêtée samedi dernier pour soupçons de «débauche» et d’«avortement illégal», Hajar Raissouni aurait subi torture et mauvais traitements, notamment à travers l’examen médical demandé par la police et qui aurait été effectué sous la contrainte. C’est ce qu’affirment les avocats de la journaliste travaillant pour le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum.

Citée par le site d’information Alyaoum24 à ce propos, sa défense invoque la Convention de l’ONU contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, que le Maroc a signée en 1986 et ratifiée en 1993. Se basant sur le texte, les avocats estiment que l’aspect contraignant de l’examen qui devait définir si Hajar Raissouni a subi un avortement ou non est «une violation flagrante de son intégrité physique et morale», étant de surcroît un test médical intrusif.

Contacté par le média arabophone, l’avocat Mohamed Sadkou précise que sa cliente «a refusé de subir cet examen qui lui porte atteinte principalement en tant que femme ; il a pourtant été effectué, puisque la police cherchait à lui soutirer des aveux : c’est exactement la définition juridique de la torture».

Dans un communiqué cité par la même source, les avocats expliquent en effet que «le compte-rendu gynécologique demandé par les enquêteurs est un document qui n’a pas de valeur juridique». Pour eux, il «inclut des déclarations présentées comme étant celle de Hajar, mais qu’elle n’a pas tenu».

A la suite des déclarations de Hajar Raissouni devant le juge, réfutant toute interruption volontaire de grossesse (IVG), des médias ont diffusé les détails du compte-rendu contesté par ses avocats. Contacté par Yabiladi dans un premier temps, Me Saad Sahli avait estimé que «les résultats blanchissent la journaliste».

Dans une réaction au procès, Human Rights Watch a, pour sa part, souligné que «ce que Hajar fait (ou pas) de sa vie privée ne regarde personne». L’ONG met en avant des «soupçons de coup bas politique» vu que la jeune femme «est reporter (…) et membre d’une famille d’opposants».

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