Le Comité spécial de la décolonisation, organe subsidiaire de l'Assemblée générale des Nations unies, a ouvert lundi les réunions de sa session 2019 en abordant plusieurs questions, dont le dossier du Sahara occidental. Sur celui-ci, «de nombreuses délégations et pétitionnaires ont exposé leur position sur le différend», rapporte-t-on sur le site de l’ONU.
Ainsi, le représentant de l'Algérie a déclaré que «le droit inaliénable du peuple de ce territoire à l'autodétermination avait été établi et codifié par de nombreuses résolutions de l'Assemblée générale, renforcées par les avis consultatifs rendus par la Cour internationale de justice en 1975, ainsi que par la décision de la Cour européenne de justice en 2015, 2016 et 2018». «Exprimant sa préoccupation devant les tentatives de remise en cause du statut juridique du Sahara occidental et de la légitimité de son représentant, il a déclaré qu'en tant que pays voisin, l'Algérie avait toujours contribué – et continue de contribuer – aux efforts du secrétaire général ainsi qu’à ceux du Comité spécial visant à mener à terme le processus de décolonisation du Sahara occidental», poursuit-on de même source.
Si le représentant de Cuba a rappelé que «le peuple du Sahara occidental a besoin de l'appui international, affirmant qu’il «bénéficiera toujours du ferme soutien du peuple cubain», le représentant de l'Afrique du Sud a qualifié le Sahara occidental de «dernière colonie de l'Afrique», appelant à la «solidarité internationale» dans la résolution de ce dossier.
De son côté, l’ambassadeur, représentant permanant du Maroc à l’ONU, a quant à lui rappelé que «la question du Sahara marocain n'était pas une question de décolonisation, mais plutôt d'intégrité territoriale et d'héritage de la guerre froide». L’occasion de se demander «pourquoi l'Algérie continue à armer, à financer, à héberger et à défendre le Front Polisario si elle ne prend pas part au conflit.
Le Maroc soutenu par plusieurs pays africains en plus des Emirats et de l’Arabie saoudite
Lors de cette réunion, le Maroc a pu compter, encore une fois, sur ses alliés traditionnels. Ainsi, le représentant de la Côte d'Ivoire a souligné le rôle des Nations Unies en tant que forum pour des solutions réalistes et pragmatiques fondées sur la compréhension. Il a aussi salué les efforts déployés par l'ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour rapprocher le Maroc et le Front Polisario, ainsi que l'Algérie et la Mauritanie voisines, lors de tables rondes tenues à Genève en 2018 et 2019.
Le représentant de la Côte d’Ivoire n’a pas manqué l’occasion de saluer l'initiative du Maroc et le plan d’autonomie proposé à la province, le qualifiant de «pragmatique». Une idée soulignée par les représentants d’autres pays, comme la Guinée, le Sénégal, la Sierra Leone, Sainte-Lucie et Saint-Kitts-et-Nevis, la République dominicaine et le Burkina Faso, rapporte-t-on sur le site de l’ONU.
Le Maroc s’est également appuyé sur le soutien inconditionnel des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite. Ainsi, selon l’agence de presse saoudienne, le représentant de la monarchie wahhabite a «salué les efforts déployés par le Secrétaire général des Nations unies concernant la question du Sahara marocain».
Faisal bin Nasser Al-Hakbani a exprimé devant le public présent le soutien de l’Arabie saoudite à l'initiative d'autonomie du Maroc. «Tout en se félicitant de la participation d'élus du Sahara à la procédure du [lundi], il a rejeté toute initiative visant à porter atteinte à la souveraineté du Maroc», rapporte-t-on sur le site de l’ONU.
Ce soutien de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis intervient alors que les relations entre le Maroc d’une part et les deux pays du Golfe d’autre part ont été marquées récemment par un froid diplomatique et plusieurs incidents. En avril dernier, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita s’était rendu dans plusieurs pays de la région, notamment l’Arabie saoudite, porteur de messages royaux au roi Salman et à son fils Mohammed Ben Salmane, sans visiter les Emirats arabes unis.