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Biopic #10 : Salaheddine El Ayoubi, le chef de guerre qui vainquit les Croisés et reprit Jérusalem

D’origine kurde, Saladin immortalisa son nom dans l’histoire de l’Islam après avoir réussi à libérer la ville de Jérusalem de l’emprise des Croisés au XIIe siècle. Il était connu pour son intransigeance et sa clémence à la fois, pour l’efficacité de ses stratégies militaires et pour son humanisme à l’égard des prisonniers.

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Salaheddine El Ayoubi, connu sous le nom de Saladin / Photomontage : Mohamed El Majdouby (Yabiladi)
Temps de lecture: 3'

Salaheddine El Ayoubi fut considéré comme l’une des figures musulmanes les plus célèbres de l’histoire. En effet, il conduisit ses armées à la victoire lors de la bataille de Hattin, qui constitua un tournant pour la présence des Croisés en Orient, ouvrant ainsi la porte à la libération de Jérusalem en 1187. Né en 1138 et décédé en 1193, celui que l’on appelait communément Saladin descendait d’une famille kurde de la ville irakienne de Tikrit.

C’était le temps où le territoire abbasside était en proie aux dissidences, donnant lieu à de petits royaumes. À ce moment-là, les Fatimides gouvernaient l’Égypte. Dans les mosquées du pays, les fidèles priaient pour leurs dirigeants et non pour les califes de Bagdad. Quant aux Croisés, ils contrôlaient de vastes zones en Syrie et en Irak. Dans ce contexte, Saladin prit les rênes du commandement militaire.

Un commandant des armées en première ligne de front

Dans «Saladin, le chevalier guerrier et le roi ascétique objet de mythes», le chercheur Chaker Mostafa nota que «Salaheddine [El Ayoubi] était comme une flamme de feu dans un corps dévasté par les souffrances. Son apparence physique contrastait avec le lourd poids que portaient son corps et son esprit aux grandes ambitions. Le fait de le voir à dos de cheval ces trente dernières années en est le meilleur indicateur».

Ainsi, le chef politique et militaire réussit à éliminer le califat fatimide, qui avait duré 262 ans. Il érigea la dynastie ayyoubide, qui unifia l’Égypte, la Syrie, le Hejaz, la Tihama et le Yémen sous la bannière des Abbassides. Écrite par Bahā ad-Dīn Yusuf ibn Rafi ibn Shaddād (Bohadin), la biographie de Saladin le décrivit aussi comme «quelqu’un de juste, de gracieux, qui rendait justice aux plus faibles». «Chaque lundi et jeudi, il présidait une assemblée générale en présence de fuqaha, de juges et de savants, où il accueillait toutes les parties des différents conflits en leur donnant équitablement la parole», rapporta la même source.

Quant à l’ouvrage «L’histoire imagée» de Shafik Joha, Mounir Baalbaki, Bahij Othman, il rappela qu’après l’unification des territoires musulmans, Saladin décida de mener une offensive contre les Croisés. «Après avoir réussi à unifier l’Égypte, la Syrie, le Hejaz, Tihama [Yémen du nord] et l’Irak sous une seule bannière musulmane forte qui encerclait Jérusalem et les principautés croisées du nord, [il] s’assura de la cohésion de son territoire et passa à la réalisation de la deuxième partie de son projet politique qui était de combattre les Croisés», selon le livre.

La reprise de Jérusalem

Le samedi 5 juillet 1187, les Croisés furent pris de court par l’opération militaire de Hattin, au cours de laquelle Saladin les précéda sur le champ de guerre et prit le contrôle des sources d’eau. Une bataille acharnée s’ensuivit, avec la victoire de Saladin et de son armée qui reprit Jérusalem. Dans ce sens, l’historien Jonathan Philips nota que «cette terrible défaite infligée à l’histoire de l’Occident» influença le récit de «générations d’historiens occidentaux», particulièrement «ceux ayant vécu les croisades».

En effet, Philips considérait que ces chercheurs «surdimensionnaient la figure et les événements du dirigeant qui les avait combattus», comme «une manière de justifier l’échec militaire cuisant qu’ils essuyèrent, marquant la chute du royaume chrétien de Jérusalem».

En réalité, Saladin était connu pour son caractère humain, dénotant des valeurs nobles auxquelles il croyait. Saladin construisit sa réputation en tant que dirigeant très clément. Il était particulièrement humain envers ses adversaires parmi les détenus de guerre. «Saladin, le plus pur des héros de l’islam», écrit par Albert Chandour, le confirma, décrivant un chef de guerre qui «ne traitait pas certains prisonniers moins favorablement que d’autres». Parmi les détenus se trouvaient, en l’occurrence, le commandant des forces françaises et leur trésorier. Selon le récit de cet ouvrage, l’Ayyoubide les installa dans une tente adjacente à la sienne. «Il les traita comme des invités avant leur renvoi à Damas», expliqua la même source.

Contre l’effusion de sang banalisée

Par ailleurs, le livre rapporta également cette scène où «l’un de ses jeunes enfants lui demanda la permission de décapiter des détenus non-musulmans en pensant lui prouver ainsi son courage et sa bravoure ; Saladin refusa catégoriquement en sommant le petit de ne plus jamais penser à ‘un geste aussi inutile’». Autant dire que le leader «tenait à ce que ses enfants ne fussent pas accommodés à la violence gratuite et à la banalisation du sang».

«Lorsque la guerre s’intensifiait entre les deux camps, il séparait lui-même ses soldats des ennemis et facilitait les trajectoires à ses hommes. Il organisait les emplacements des soldats et ordonnait à ces derniers de progresser ou de se tenir à des endroits précis. Il se mettait sur des points qui lui permettaient d’organiser le mouvement de ses troupes en étant en première ligne de front, jusqu’à atteindre l’ennemi.»

Saladin, le conquérant des ennemis croisés ; Mohamed Rajab al-Bayoumi

Saladin mourut le 4 mars 1193, ne laissant pas une considérable fortune derrière lui. S’il était en effet riche de sa gloire de guerrier, il lui importait peu de développer sa fortune personnelle. Bohadin souligna en effet que «dans son armoire, il ne laissa que quarante-sept dirhams et quelques objets modestes. Il ne laissa derrière lui ni maison, ni propriété luxuriante». Plusieurs biopics, des films cinématographiques et des séries furent consacrés à la figure de ce leader qui fit la gloire de son peuple.

HistoireH
Date : le 21 mars 2024 à 15h21
Il ne faut pas oublier le rôle de la Dynastie des Almohades et de Yaacoub Al-Mansour dans les victoires réalisées par Saladin (Salaheddine al-Ayoubi). La Dynastie des Almohades a connu son apogée avec Yaacoub Al-Mansour qui a tenté dès 1190 de prendre Constantinople, soit presque 300 ans avant l’Empire Ottoman. Face aux diverses croisades menées au Proche-Orient et en Espagne, deux grandes puissances musulmanes concluront une alliance stratégique. Le Califat almohade, sous le règne de Yaacoub Al-Mansour, établit un partenariat avec l’Egypte Ayyoubide du sultan Salaheddine al-Ayoubi. L’ambassadeur ayyoubide Abderrahman Ibn Moukid est envoyé pour négocier le traité, ce qui débouchera sur la reconnaissance de l’autorité califale de la Dynastie Almohade et l’envoi de soldats et de bateaux almohades en soutien du sultan Salaheddine al-Ayoubi. Très rapidement, plusieurs bataillons almohades sont envoyés pour soutenir les positions égyptiennes au Proche et au Moyen-Orient pour attaquer des positions des croisés au Proche-Orient, mettre en échec l’expédition contre La Mecque en 1182 et la prise de Jérusalem (Al Qods) en 1187. Ce dernier évènement sera suivi d’un repeuplement de la ville par plusieurs populations marocaines et maghrébines dans ce qu’on appelle aujourd’hui le quartier marocain. Ces événements concernant Yaacoub Al-Mansour, on pourrait les lire dans "Kitab Al Bahriye" (Livre de Navigation), un livre d'origine turco-ottomane de l’historien ottoman Piri Reis, datant de l'ère de Soliman le magnifique (16ème siècle).
netstat
Date : le 23 avril 2021 à 00h26
Contrairement aux croisées qui massacrèrent chrétiens et musulmans, femmes et enfants compris, après la prise de Jérusalem, Salah Dine épargna les juifs et leur laissa le libre choix de rester ou partir; Hélas! Ce geste aurait du être un gage de reconnaissance du juif envers le musulman.
Ahwal*
Date : le 04 mai 2020 à 02h21
Salahouddin Al Ayyoubi, un valeureux guerrier qui était aussi un vertueux et un homme très attaché à sa religion. Il a conquis Al Qods le 16 du mois de Rajab et il a clamé sa victoire le 27 du mois en souvenir de Al isra wa Al Mi3raj.
onlystrongsurvived
Date : le 04 mai 2020 à 00h36
Allah aide ceux qui s'en donnent les moyens.
Citation
Allégeance à écrit:
Gloire à Allah plutôt !
Frèrdogan
Date : le 03 mai 2020 à 23h23
Salam, Ces grands hommes se sont liés à ce qu'il y a de plus puissant, et au final rien ne leur résistait. Il avait donné ordre de chercher et de racheter, avec son argent personnel, un bébé, qu'une femme chrétienne s'était fait voler, et il a été rendu à sa mère... Salam.
Allégeance
Date : le 03 mai 2020 à 23h20
Gloire à Allah plutôt !
Pur sang Arabe
Date : le 03 mai 2020 à 22h49
Gloire à Salahddin d'avoir contribué au rayonnement de la civilisation arabo-musulmane. Il a vaincu Richard Coeur de Lion , Guy de Lusignan et leurs armées de croisés. Son nom restera à jamais gravé dans l'histoire de l'humanité. Merci Salahuddine
Dernière modification le 21/03/2024 15:21
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