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L’audience de trois militants identitaires de Lille, accusés d’avoir tabassé une jeune fille maghrébine dans la rue, suite à un reportage diffusée en décembre dernier par Al Jazeera a été reportée.
«L’audience a eu lieu vendredi 10 mai, devant un juge unique, pour des faits de violences avec armes et violences en réunion mais en tant qu’avocats du CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France, ndlr) nous avons trouvé qu’effectivement, cela ne correspondait pas véritablement aux faits», nous confie ce lundi Maître Ouadie Elhamamouchi, avocat spécialiste en discrimination.
«Pour nous, une telle affaire méritait au minimum de passer devant une formation collégiale, c’est-à-dire devant trois juges», ajoute-t-il.
«Nous avons donc fait une demande en requalification des violences car les circonstances aggravantes de racisme avaient été complètement mises de côté. Nous avons ainsi demandé le renvoi du procès avec la prise en compte de la qualification de racisme, plus le renvoi devant une formation collégiale. Nous avons obtenu le renvoi devant une formation collégiale alors que la circonstance aggravante de racisme sera mise au débat lors de l’audience du 4 décembre.»
En décembre dernier, le procureur de Lille avait décidé d’ouvrir une enquête préliminaire suite à la diffusion du reportage d’Al Jazeera, tourné principalement en caméra cachée à l’intérieur du club lillois «La Citadelle». Baptisé «Generation hate», le reportage immortalise l’agression d’une jeune fille, par trois identitaires. Ils ont été placés en garde à vue fin janvier pour des faits qui remontent au 10 janvier 2018.
Dans cette affaire, le Collectif contre l'islamophobie en France a porté plainte et s’est constitué en partie civile. «Elle (la fille agressée, ndlr) était, de surcroit, mineure» au moment des faits, nous confie l’avocat du CCIF.
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