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Grand Angle

Global Risk Insights : Le Maroc fait face à de nombreux défis en tant que puissance régionale

Si la place du royaume en Afrique a été redynamisée, grâce notamment à sa réintégration au sein de l’Union africaine et aux nombreux accords signés avec plusieurs pays, le Maroc doit encore affronter de nombreux défis avant de côtoyer les grandes puissances.

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Photo d'illustration. / DR
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Le Maroc peut compter sur ses «partenariats mondiaux solides» pour développer ses perspectives de croissance. C’est notamment ce qui ressort d’une analyse publiée hier par le Global Risk Insights, une publication en ligne spécialisée dans l’analyse des risques politiques.

«Le Maroc continue d’entretenir des relations étroites avec les nations européennes, qui comptent sur le royaume pour son rôle crucial en matière de migration et de lutte contre le terrorisme. Le Maroc a également l’avantage de pouvoir s’asseoir sur la majorité des phosphates du monde, une ressource naturelle dont l’Europe dépend énormément pour son secteur agricole», indique l’étude. Une position consolidée par le commissaire européen Jean-Claude Junker, qui déclarait en septembre dernier, lors d’une réunion à Rabat : «Pour l’Union européenne, le Maroc est un partenaire stratégique majeur en Afrique du Nord et sur l’ensemble du continent. Nous partageons de nombreux défis et opportunités communs.»

Rappelant l’adoption de l’agenda africain sur les migrations, la signature de 80 accords en mars 2017 par le roi Mohammed VI avec le Mali, la Guinée, le Gabon et la Côte d’Ivoire, et les démarches de redynamisation de la présence marocaine en Afrique, Global Risk Insights souligne également les actions menées en faveur de l’élargissement des relations du Maroc.

Un fort potentiel mais beaucoup de défaillances

«Le Maroc est devenu le ''chouchou des médias en Chine'' car la stabilité, la localisation et la culture du pays attirent les investissements chinois», poursuit-elle. «Le tourisme a également explosé, à la suite d’un relâchement des restrictions en matière de visas. Cela s’est traduit par un projet commun de 10 milliards de dollars, proposé et accepté par le groupe chinois Haite, visant à développer une ville industrielle pour environ 300 000 Marocains. Cependant, la ville n’a pas encore abouti, ce qui laisse penser qu’il pourrait y avoir des obstacles structurels empêchant une croissance rapide et une modernisation économique», nuance Global Risk Insights.

La publication en ligne fait état d’autres craintes, notamment au regard de la «vulnérabilité» de la croissance économique. Ainsi, dans son rapport publié en avril 2018, la Banque mondiale écrivait qu’«en l’absence de réformes structurelles plus décisives», le PIB du Maroc pourrait «être revu à la baisse». Pour éviter que la conjoncture économique ne se détériore, le rapport préconisait de donner la priorité à «une croissance inclusive, des taux d’imposition des sociétés plus bas, une gestion des investissements publics améliorée et une meilleure imposition des paiements d’impôts par les professions libérales et indépendantes».

Dans le même esprit, en août dernier, Farid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, cité par Global Risk Insights, affirmait : «Au fil des ans, de sérieux efforts ont été déployés en termes de réformes et d’infrastructures, c’est pourquoi j’estime que le Maroc a un fort potentiel. Mais il y a un autre Maroc qui fait face à d’énormes difficultés, à savoir la redistribution des ressources et la cohésion sociale. Il y a quelque chose d’un peu bouleversant : il y a beaucoup de possibilités et de réalisations qui font du Maroc une exception régionale, mais il y a aussi des défaillances.»

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