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Grand Angle

Maroc : Les démissions collectives des médecins sont «illégales», estime le ministre de la Santé

A la Chambre des conseillers, Anas Doukkali a reconnu les «pressions» que subissent les médecins du secteur public. Le responsable a cependant déploré le «boycott», par les syndicats, de ses initiatives de dialogue.

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Le ministre de la Santé, Anass Doukkali s’est dit «conscient» des «pressions» subies par le corps professionnel. / Ph. Mohamed Drissi Kamili – Le Desk
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Les démissions collectives des médecins du secteur public ont été au cœur de la séance hebdomadaire des questions orales de cet après-midi à la Chambre des conseillers. Cinq groupes – l’Istiqlal, le PAM, le MP, le RNI et l’UMT – ont en effet demandé au gouvernement d’agir rapidement afin d’arrêter l’hémorragie.

Dans sa réponse, le ministre de la Santé Anas Doukkali s’est dit «conscient» de la nature du problème et des «pressions» subies par le corps professionnel, qu'il attribue à l’«élargissement de la couverture médicale, notamment le RAMED» et au «recours massif des citoyens aux hôpitaux publics».

Le ministre a tenté de défendre sa gestion de la crise, affirmant que «les problèmes du secteur sont connus de l’ensemble des citoyens et ne datent pas d’aujourd’hui», avant de se rétracter et de reconnaître «les efforts consentis par les gouvernements précédents» pour garantir une amélioration des services fournis aux Marocains.

Le ministre condamne le «boycott du dialogue par les syndicats»

Anas Doukkali a par ailleurs jugé ces démissions «illégales». Ce qui a fait sortir de ses gonds le conseiller Naâma Mayara : «C’est une nouvelle forme de protestation, comme l’a été le boycott par les Marocains de produits de certains groupes industriels», a-t-il répliqué. Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) a également pointé le déficit flagrant des médecins dans le secteur public, assurant qu’il en manque 9 000.

Dans sa réponse, le ministre a rappelé que son département connaît «depuis 15 mois» une série de protestations. S’il s’est dit ouvert à une rencontre avec les médecins, il a toutefois dénoncé le «boycott», par les syndicalistes, de ses «initiatives de dialogue, dont la dernière en date remonte à hier».

Dans sa plaidoirie, Anas Doukkali a indiqué que le projet de loi de Finances 2019 a accordé une hausse de 10% au budget du ministère de la Santé par rapport à l’année précédente. Quant aux postes budgétaires, ils s’élèvent à 4 000. Un chiffre identique à celui de 2018, a-t-il précisé.

Globalement, l’intervention du ministre de la Santé n’a pas réellement convaincu les conseillers, aussi bien dans les rangs de la majorité que de l’opposition. La séance de cet après-midi aura toutefois eu le mérite de permettre aux habitants de Tinghir, Ouezzan et Midelt de faire entendre leurs voix.

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