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Grand Angle

La délicate position du Maroc face aux mesures anti-palestiniennes prises par Trump

Fin décembre, le Maroc a publiquement exprimé son opposition à la décision du président Trump de transférer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Il garde cependant le silence face à la suppression des aides financières des Etats-Unis à l’UNRWA et la fermeture du bureau de la représentation palestinienne à Washington.

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Mahmoud Abbas et Donald Trump / DR
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Le Maroc semble désormais disposé à tout faire pour ne pas fâcher l’administration Trump. Il y a quelques mois pourtant, le royaume avait manifesté son opposition à la décision du président américaine reconnaissant Jérusalem (Al Qods) capitale d’Israël et d’y transférer son ambassade.

En témoigne le message du roi Mohammed VI adressé, le 5 décembre 2017, mettant en garde le locataire de la Maison blanche contre un «pas susceptible d’impacter négativement les perspectives d’une solution juste et globale au conflit palestino-israélien». Dans le sillage de la lettre royale, le ministre des Affaires étrangères avait convoqué la chargée d’affaire à l’ambassade américaine et les ambassades de la Chine, France, Russie et Grande-Bretagne afin qu’ils assument leurs responsabilités.

Un silence après l'autre

Presque dix mois après cette mobilisation en faveur de la question palestinienne, Rabat se montre plus discrète malgré les décisions provocatrices de la part de l’administration Trump sur le sujet.

Il y a trois semaines, Washington a mis fin au financement à l’agence UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) pour laquelle les Etats-Unis contribuaient à hauteur de 350 millions de dollars en 2017. Ce programme créé par l’ONU en 1949 est destiné à prodiguer des aides aux Palestiniens vivants à Gaza, Cisjordanie, Liban et Syrie.

Des Etats se sont dits préoccupés par l’impact de cette mesure, tels la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Qatar ou la Jordanie. En revanche, aucune réaction officielle n’a été annoncée par le Maroc sur ce sujet.

Ce silence a été également observé suite à la toute récente décision des Etats-Unis de fermer le bureau de la représentation palestinienne à Washington et d’expulser ses diplomates. Une mesure prise en représailles à la volonté de l’Autorité palestinienne de livrer au CPI (Cour pénale internationale) de nouveaux éléments permettant de poursuivre Israël pour «crimes de guerre» dans le cas du village de Khan Al Ahmar en Cisjordanie.

Sur la question de l’UNRWA, le royaume aura une chance de rebondir à l’occasion de la conférence internationale du 27 septembre en Jordanie, destinée à la collecte pour combler le budget manquant.

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