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Grand Angle

Pollution de l'air : Le Maroc n’a pas atteint les normes de l’OMS

Dans une note d’information, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre les dangers engendrés par le taux élevé de la pollution de l’air dans le monde. Elle livre également des chiffres concernant dix villes marocaines.

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Ph. DR.
Temps de lecture: 3'

«Les niveaux de pollution de l’air restent dangereusement élevés dans de nombreuses parties du monde». C’est ce que rappelle, ce mercredi, l’OMS qui publie des chiffres sur la situation dans chaque pays. Il en ressort que neuf personnes sur dix «respirent un air contenant des niveaux élevés de polluants». Le constat est fait sur la base de mesures de la qualité de l’air dans 4 300 villes de 108 pays.

Les dernières estimations de l’organisation onusienne indiquent que «7 millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution de l’air ambiant (extérieur) et à cause de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations», ce qui est «chiffre préoccupant».

Selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, «les populations les plus pauvres et les plus marginalisées sont les premières à en souffrir».

Il ajoute qu’il est aujourd’hui inacceptable que «plus de 3 milliards de personnes – surtout des femmes et des enfants – continuent de respirer tous les jours des fumées mortelles émises par des fourneaux et des combustibles polluants à l’intérieur de leurs habitations». Il prévient également que compte tenu de l’état actuel des choses, «si nous n’agissons pas très vite, le développement durable restera une chimère».

Dans ce sens, l’organisation indique encore que «plus de 90% des décès dus à la pollution de l’air se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, principalement en Asie et en Afrique, suivis des pays à revenu faible ou intermédiaire des régions de la Méditerranée orientale, de l’Europe et des Amériques».

Le Maroc n’est pas tiré d’affaire

L’OMS recommande aux pays la réduction de la pollution de l’air pour atteindre des valeurs annuelles moyennes de 20 μg/m3, pour les particules fines (PM10) et de 10 μg/m3 pour les particules spécifiquement constituées de sulfate, des nitrates et du carbone noir (dites PM2,5). 

La situation des dix villes marocaines intégrées à l’étude de l’OMS sur la qualité de l’air est moins préoccupante que celle de l’Inde ou du Pakistan, classés parmi les pays les plus pollués. Cependant, elle est peu rassurante.

Jusqu’en 2016, les mesures annuelles des PM10 dans lesdites villes ont été bien au-dessus des 20 μg/m3. A Benslimane, l’indice est de 63 μg/m3, étonnamment plus qu’à Casablanca, où il est de 43. A Fès, ce chiffre est de 37, tandis qu’il est de 35 à Khouribga, 46 à Marrakech, 47 à Meknès, 21 à Safi, 31 à Salé, 40 à Settat et 57 à Tanger.

Quant aux mesures des PM2,5, elles restent elles aussi au-dessus des normes, jusqu’à l’année courante (2018). Seules les villes de Safi et de Salé tirent leur épingle du jeu. Ainsi, la moyenne annuelle de Benslimane est de 39 μg/m3, tandis qu’elle est de 27 à Casablanca, 23 à Fès, 22 à Khouribga, 28 à Marrakech, 29 à Meknès, 9 Safi, 13 à Salé, 25 à Settat et 24 à Tanger.

La pollution de l’air provoque de plus en plus de décès

L’OMS met en garde sur l’exposition aux particules fines de l’air ambiant, objet du rapport, car celles-ci sont les plus dangereuses : «[Elles] pénètrent profondément dans les poumons et dans le système cardiovasculaire, ce qui cause des affections comme les accidents vasculaires cérébraux, les cardiopathies, les cancers du poumon, les bronchopneumopathies chroniques obstructives et les infections respiratoires, notamment la pneumonie.»

Ainsi, le phénomène provoque à lui seul près de 4,2 millions de décès en 2016. Quant à la pollution de l’air intérieur, causée par l’utilisation de combustibles, elle a causé près de 3,8 millions de décès, selon l’organisation.

Dans ce sens, l’OMS qui a mesuré la pollution de l’air à l’intérieur des habitations depuis plus de dix ans précise que «si le taux d’accès à des combustibles et à des technologies propres augmente partout, les améliorations restent plus lentes que la croissance de la population dans de nombreuses parties du monde, en particulier en Afrique subsaharienne».

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