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Grand Angle

Afrique du Sud : Le président Ramaphosa a oublié le Polisario dans son premier discours

Le Polisario ne devrait guère apprécié le premier discours du Cyril Ramaphosa, en sa qualité de président de l’Afrique du Sud. Il a évité de manifester son soutien au Front comme le faisait fréquemment son prédécesseur, poussé à la démission.

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Cyril Ramaphosa, nouveau président de l’Afrique du Sud / Ph. DR.
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La fonction présidentielle change. Le discours de Cyril Ramaphosa de ce soir devant les députés en est une preuve éloquente. Sa première intervention sur l’état de son pays devrait plutôt satisfaire les officiels marocains. Et pour cause, elle diffère complètement de celle prononcée, le 13 janvier, à l’occasion des festivités commémorant le 106e anniversaire de la création du parti Congrès national africain (ANC).

Un mois après son élection, Ramaphosa était très attendu par l’aile radicale de son parti sur la question du Sahara occidental. Finalement, il ne les avait pas déçus, déclarant que «l’ANC réaffirme le droit inaliénable du peuple du Western Sahara à l’autodétermination et à l’indépendance». Et d’ajouter que «L’ANC condamne le retrait du Maroc du processus de paix sous l’égide des Nations unies et appelle cette dernière à ramener les parties à la table négociations».

Mohammed VI appelle à l’ouverture d’un «nouveau chapitre»

Des passages qui n’ont pas eu droit de cité dans son discours ce soir. En revanche, le champ lexical socio-économique y était fortement présent. A une année des élections présidentielles de 2019, Ramaphosa a promis de lutter contre le chômage, notamment dans les rangs des jeunes, tout en opérant des expropriations de terres sans compensations afin de les distribuer aux agriculteurs démunis.

Deux promesses destinées à séduire un électorat noir qui a tourné le dos à l’ANC lors des communales de 2016 au profit de la formation montante de l’Alliance démocratique (AD). D’ailleurs, son président, Mmusi Maimane, a réclamé jeudi la «dissolution du parlement» et la «convocation d’élections anticipées», afin de garantir les conditions d’«un vrai renouveau» de l’Afrique du Sud.

Au lendemain de l’élection de Ramaphosa, le roi Mohammed VI a dressé à celui-ci un message de félicitation ce vendredi matin. Le souverain a réaffirmé, à cette occasion, sa «détermination à œuvrer de concert avec le Président Ramaphosa en vue de consolider les relations entre les deux pays, qui ont connu récemment des perspectives prometteuses, et espère ouvrir un nouveau chapitre de coopération fructueuse, basée sur le dialogue constructif et l’estime mutuelle».

Pour mémoire, Mohammed VI s’était entretenu avec Jacob Zuma en marge du sommet UA-UE d’Abidjan. Une réunion suivie par l’arrivée de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères à Rabat pour prendre part à la conférence ministérielle pour un «Agenda africain sur la migration».

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