Menu

Archive  

14 novembre 1975 : Jour où le Maroc a accepté de partager le Sahara occidental avec la Mauritanie

Le 14 novembre 1975, l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie ont signé l’accord de Madrid. Ce document attestait de la fin de l’occupation espagnole au Sahara occidental qui durait depuis près d’un siècle. Grâce à cet accord, le Sahara occidental a été divisé entre les deux pays. Décryptage historique.

Publié
Hassan II et le général Franco, fin des années 60. / Ph. DR
Temps de lecture: 4'

La colonisation espagnole du territoire du Sahara occidental a débuté en 1884. L’occupation espagnole a duré 91 ans, et n’ont quitté le territoire désertique qu’en 1975, après la signature de l’accord de Madrid par l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie.

Vers la fin des années 50, plusieurs pays dans le monde se libéraient du joug de la colonisation. Après avoir retrouvé son indépendance des Espagnols (région du Rif) et des Français en 1956, le Maroc réclamait le départ des troupes espagnoles sur d'autres territoires occupées : enclaves et Sahara occidental.

Cependant, le Maroc n’était pas le seul pays à demander à ce que l’Espagne se retire du Sahara, la Mauritanie ndépendante depuis 1960, réclamait également ce territoire. Pour Nouakchott, le Sahara allait permettre de compléter son unité territoriale, et rassembler les Bidanes (groupe ethnique mauritanien) qui sont une composante essentielle de la société mauritanienne.

L’Algérie a exprimé sa neutralité dans le dossier et n’a fait que soutenir le Maroc et la Mauritanie dans sa lutte pour retrouver l’indépendance de cette région du joug espagnol. Ceci s’est passé lors d’une conférence organisée à Nouadhibou (Nord-ouest de la Mauritanie), en 1970, en présence du roi Hassan II, du président de la Mauritanie Ould Daddah et du président algérien Houari Boumédiène.

Au même moment naissaient plusieurs mouvements locaux au Sahara occidental, dont certains en faveur du Maroc, d’autres pour la Mauritanie. Mais un troisième groupe a émergé de cette période, en faveur de l’indépendance du Sahara, dirigé par le front Polisario fondé en mai 1973 et marqué à gauche.

Le début de la fin

Des signes avant-coureurs dénotaient de la fin de la colonisation espagnole, tels que la maladie du général Franco et son âge avancé, ainsi que l’assassinat de son bras droit et président du gouvernement Luis Carrero, par l’organisation indépendantiste basque d'extrême gauche ETA, le 20 décembre 1973.

C'est dans ce contexte que le Maroc a déposé une demande au secrétaire général des Nations unies et au gouvernement espagnol le 23 septembre 1974. Objectif : récupérer sa légitimité sur le territoire et renvoyer le dossier à la Cour internationale de La Haye (Pays-Bas) pour qu’elle émette un avis consultatif. L’assemblée générale a accédé à la demande du Maroc et a renvoyé le dossier à la Cour internationale. Cette dernière a organisé 27 séances publiques entre le 25 juin au 30 juillet 1975, avant d’émettre son avis consultatif le 16 octobre dans un document d’une soixantaine de pages.

La Cour internationale a constaté l’existence de liens sociaux, spirituels et politiques entre les habitants du territoire, le Maroc et la Mauritanie. L’organisme judiciaire onusien a affirmé que le territoire n’était pas vide avant l’occupation espagnole et que les relations entre les locaux, le Maroc et la Mauritanie n’avaient pas atteint la souveraineté pour que cela influe sur le choix des locaux sur leur avenir politique.

Le jour de l’annonce du rapport de la Cour internationale, le roi Hassan II avait adressé un discours à la télévision nationale où il invitait les Marocains à organiser la Marche verte en direction du Sahara, appelé à l’époque «Sahara espagnol». Le 6 novembre a eu lieu la Marche verte qui a connu la participation de 350 000 personnes.

Signature de l’accord de Madrid

L’Espagne connaissait à ce moment-là une instabilité au niveau de son gouvernement (le président du pays était mourant), et craignait le déclenchement d’une guerre avec le Maroc suite à tous ces événements. D’autant plus que son voisin, le gouvernement du Portugal s’est fait renverser, suite aux guerres coloniales au Mozambique et en Angola. L’Espagne craignait de tomber dans le même piège.

Ainsi, pour préserver le maximum d’intérêts dans la région, l’Espagne a accepté d’entamer des négociations directes avec le Maroc et la Mauritanie. Après deux jours de négociations, les trois partis ont signé l’accord de Madrid, le 14 novembre 1975. L’accord indiquait que le Sahara allait être divisé en deux parties entre le Maroc et la Mauritanie. Cette dernière s’est vu octroyer la région de Oued Eddahab, et le Maroc a pris la région de Sakia El Hamra. En contrepartie, l’Espagne a continué d’exploiter le phosphate dans les mines de Boukraâ et a pu conserver des bases militaires face aux îles canaries.

L’après accord de Madrid

Le front Polisario, soutenu par l’Algérie, la Libye et des régimes socialistes de par le monde a entamé sa guerre contre le Maroc et la Mauritanie, après la signature de l’accord de Madrid.

En juillet 1978, retournement de situation. La Mauritanie connaît un coup d’Etat militaire : Mokhtar Ould Daddah, allié du Maroc perd son poste de président, à sa place au pouvoir, le chef de l’armée Mohamed Ben Mohamed Essalek. Les dirigeants de Nouakchott à ce moment décident de se soustraire des obligations signées lors de l’accord de Madrid.

L’Algérie intervient et organise des négociations entre le front du Polisario et la Mauritanie les 3 et 4 août 1979. Les deux partis signnt un accord de paix, où la Mauritanie se retire officiellement de l’accord de Madrid. Les autorités mauritaniennes ont ordonné à leur armée de se retirer de la région d’Oued Eddahab pour la laisser aux milices du Polisario.

Les FAR se déploient à travers Oued Eddahab

Devant cette nouvelle situation politique, le Maroc devait intervenir rapidement. Le roi Hassan II a ainsi ordonné aux Forces armées royales d’entrer dans la région d’Oued Eddahab pour faire échouer le plan du Polisario et son allié algérien. Avant même que l’encre de l’accord entre le front séparatiste et le pays voisin ne sèche, les Forces armées royales se déployaient déjà à Oued Eddahab.

Le 14 août 1979, un certain nombre de Oulémas et de chefs de tribus de Oued Eddahab se sont rendus à la capitale Rabat pour prêter allégeance à feu le roi Hassan II.

Six jours plus tard, le ministère de l’Intérieur a sorti le décret numéro 2.79.659 qui indiquait la création de la municipalité Oued Eddahab. Le 4 mars 1980, Hassan II s’est dirigé vers Dakhla, capitale de la région, et y a organisé la cérémonie d’allégeance qui a lieu lors de la fête du Trône. A travers cet acte, le Maroc envoyait plusieurs messages forts au front Polisario et à l’Algérie.

HMIMID69
Date : le 14 novembre 2024 à 11h56
Non, ça n'était qu'un piège pour finalement récupérer tout le Sahara qui ne connaissait pas les malices d'Hassan II ?
Respect#
Date : le 14 novembre 2021 à 14h09
Une erreur que de faire confiance a la Mauritanie .Vous verrez après, qquand la Mauritanie vas être sous influence d'un autre pays ou l'europe contre le Sahara Marocain pour partager ce Sahara par intérêt.pour l'instant la Mauritanie a le bon rôle elle laisse le Maroc sortir de cette crise avec L'Algérie après vous les verrez courir chercher ce qu'ont leurs à promis (le partage du sahara).
Axis.7
Date : le 14 novembre 2021 à 12h01
En 2002, l'Algérie qui prétend que le Sahara n'est pas marocain a proposé à l'ONU et au Maroc le partage du Sahara entre le Maroc et le Polisario comme dans son rêve avorté de 1979. La province de Dakhla pour le Polisario et la Saguia El Hamra pour le Maroc. Soit 2/3 pour le Maroc contre 1/3 pour Polisario. La proposition a été catégoriquement rejetée par le Maroc. Cette proposition algérienne est un aveu et un reconnaissance implicite que le Maroc a des droits sur le Sahara.
azrock
Date : le 15 novembre 2020 à 15h29
Sincèrement, tu ou vous êtes payés combien pour passer du temps sur ce site et qui vous paies?
Citation
marcopolot75 à écrit:
À la suite de l'indépendance des États-Unis en 1776, les navires de commerce américains ne bénéficient plus de la protection des navires de la Royal Navy ce qui leur pose un problème en Méditerranée. Les navires américains se retrouvent à partir de 1785 alors attaqués par les corsaires de ce que l'Occident appelle alors la Barbarie, correspondant au provinces ottomanes du Maghreb, (actuelle Algérie, Tunisie, Libye). Le Sénat des États-Unis décide de proposer un « traité de paix et d'amitié avec les États de Barbarie » dont un avenant sera paraphé le 5 septembre 1795 à Alger puis de nouveau le 3 janvier 1797. Un traité similaire sera signé avec le bey de Tunis. Le traité est ratifié a l'unanimité par le Sénat des États-Unis début juin puis signé par John Adams, second président américain et paraît dans ce qui est le journal officiel américain de l'époque, le Philadelphia Gazette le 17 juin 1797. Tribut Le gouvernement fédéral des États-Unis devait prélever sur son budget annuellement l'équivalent de 12 000 sequins algériens1 (soit 21 600 dollars américain, 64 800 francs-or) pour protéger son commerce de la piraterie. Ce tribut-ci fut servi sans interruption jusqu’en 1810, puis le paiement est suspendu en 18112, il doit également fournir une frégate de 32 canons et de trois autres navires3 : frégate Crescent (renommé à Alger El Merikana pour L'Américaine) de 32 canons, concepteur Josiah Fox, lancée 29/06/1797 à Portsmouth, 122 pieds × 32 pieds × 10 pieds 2 pouces4; brick Hassan Bashaw/Hassan Pacha de 22 canons, concepteur Samuel Humphreys, lancé en 1798 à Philadelphie, 275 long ton, 97 pieds ou 93 pieds 2 pouces × 27 pieds × 11 pieds 6 pouces5; goélette Skjoldebrand de 20 canons, concepteur Benjamin Hutton, construit à Philadelphie, 77 pieds 6 pouces × 23 pieds × 10 pieds 6 pouces; goélette Lelah Eisha de 18 canons, concepteur Samuel Bowers. Le traité a été acheté par les États-Unis à un coût estimé à 992 463,25 dollars par le département du Trésor des États-Unis6.
marcopolot75
Date : le 14 novembre 2020 à 15h18
À la suite de l'indépendance des États-Unis en 1776, les navires de commerce américains ne bénéficient plus de la protection des navires de la Royal Navy ce qui leur pose un problème en Méditerranée. Les navires américains se retrouvent à partir de 1785 alors attaqués par les corsaires de ce que l'Occident appelle alors la Barbarie, correspondant au provinces ottomanes du Maghreb, (actuelle Algérie, Tunisie, Libye). Le Sénat des États-Unis décide de proposer un « traité de paix et d'amitié avec les États de Barbarie » dont un avenant sera paraphé le 5 septembre 1795 à Alger puis de nouveau le 3 janvier 1797. Un traité similaire sera signé avec le bey de Tunis. Le traité est ratifié a l'unanimité par le Sénat des États-Unis début juin puis signé par John Adams, second président américain et paraît dans ce qui est le journal officiel américain de l'époque, le Philadelphia Gazette le 17 juin 1797. Tribut Le gouvernement fédéral des États-Unis devait prélever sur son budget annuellement l'équivalent de 12 000 sequins algériens1 (soit 21 600 dollars américain, 64 800 francs-or) pour protéger son commerce de la piraterie. Ce tribut-ci fut servi sans interruption jusqu’en 1810, puis le paiement est suspendu en 18112, il doit également fournir une frégate de 32 canons et de trois autres navires3 : frégate Crescent (renommé à Alger El Merikana pour L'Américaine) de 32 canons, concepteur Josiah Fox, lancée 29/06/1797 à Portsmouth, 122 pieds × 32 pieds × 10 pieds 2 pouces4; brick Hassan Bashaw/Hassan Pacha de 22 canons, concepteur Samuel Humphreys, lancé en 1798 à Philadelphie, 275 long ton, 97 pieds ou 93 pieds 2 pouces × 27 pieds × 11 pieds 6 pouces5; goélette Skjoldebrand de 20 canons, concepteur Benjamin Hutton, construit à Philadelphie, 77 pieds 6 pouces × 23 pieds × 10 pieds 6 pouces; goélette Lelah Eisha de 18 canons, concepteur Samuel Bowers. Le traité a été acheté par les États-Unis à un coût estimé à 992 463,25 dollars par le département du Trésor des États-Unis6.
LGD1511
Date : le 14 novembre 2020 à 13h59
Marcopo30 ou plus ou moins . La vérité est bonne à dire lorsqu elle est dans son conteste , mais lorsqu elle dictée à mi mots ou ne prend pas en compte toutes les composantes de l histoire , elle devient de l intox . Mais de toutes façons je perds mon temps , car l histoire dont je parle a commencé lorsque l Algérie était encore sous le joug ottoman et qu elle n avait pas encore d d'identité .
Ihssan_57
Date : le 14 novembre 2020 à 13h52
Tu n’es pas fatigué ? On t’a répondu 100000 fois ou plus mais à chaque fois qu’on te coince tu fuis.
Citation
marcopolot75 à écrit:
Toutes les vérités ne sont pas bonne à dire? n'est-ce pas? Il faut travestir l'Histoire et affirmer que tout le sahara est marocain alors que le Roi du Maroc, la Mauritanie se l'ont partagé comme un gâteau sous la bienveillance de l'ancien colonisateur.. Quand aux sahraouis présents, leurs droits à la propriétés et au libre choix il a été bafoué
Boutch
Date : le 14 novembre 2020 à 12h10
#commentairesdemerde Instruits toi et parle après M. l’expert https://www.yabiladi.com/articles/details/75078/fevrier-1958-quand-mohamed-appelait.html
Citation
marcopolot75 à écrit:
Toutes les vérités ne sont pas bonne à dire? n'est-ce pas? Il faut travestir l'Histoire et affirmer que tout le sahara est marocain alors que le Roi du Maroc, la Mauritanie se l'ont partagé comme un gâteau sous la bienveillance de l'ancien colonisateur.. Quand aux sahraouis présents, leurs droits à la propriétés et au libre choix il a été bafoué
marcopolot75
Date : le 14 novembre 2020 à 10h17
Toutes les vérités ne sont pas bonne à dire? n'est-ce pas? Il faut travestir l'Histoire et affirmer que tout le sahara est marocain alors que le Roi du Maroc, la Mauritanie se l'ont partagé comme un gâteau sous la bienveillance de l'ancien colonisateur.. Quand aux sahraouis présents, leurs droits à la propriétés et au libre choix il a été bafoué
LGD1511
Date : le 14 novembre 2020 à 10h12
Je ne vois pas que vient faire ce torchon sorti des archives , il faut vraiment montrer son vrai visage et affronter la dure réalité qui est celle de vrai citoyen ou de vendu à la recherche de la publicité gratuite et indue . En ces périodes de pandémie , de ni guerre ni paix , yabiladi verse dans la surenchère et dans la désinformation , s il fallait vraiment traiter ce sujet , il fallait le faire dans sa globalité et depuis le départ et non en survolant l histoire. De toutes façons , j espère que les lecteurs sauront dans l avenir trier la bonne graine et ne garder que la pure .
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com