Lahcen Haddad, l’ancien ministre du Tourisme dans les gouvernements Benkirane I et II, a réagi à la sanction royale qui l’a privé de toute fonction officielle à l’avenir. Il est d’ailleurs le seul, sur la liste communiquée par le cabinet royal, à rompre le silence dans lequel se murent les autres ministres limogés le mardi 24 octobre par le roi Mohammed VI.
L’actuel député de la circonscription de Khouribga, sous les couleurs de l’Istiqlal après avoir rompu à la veille des législatives du 7 octobre 2016 avec le Mouvement populaire, a défendu mordicus son bilan à la tête du ministère du Tourisme. Dans un enregistrement audio diffusé par Alyoum24, apparemment adressé à ses fidèles, il affirme que durant son mandat, «Al Hoceima a connu la construction de 1 000 chambres touristiques et plusieurs unités hôtelières».
Renvoyer la balle dans les camps de l’ONMT et du ministère de l’Economie et des finances
Dans son plaidoyer, Lahcen Haddad est revenu sur la signature, en octobre 2017 à Tétouan en présence de Mohammed VI, du programme «Al Hoceima, ville phare de la Méditerranée», soulignant que c’est à l’Office national marocain du tourisme (ONMT) que revenait la contribution à hauteur de 40 millions de dirhams au «lancement d’une campagne de promotion et de publicité» de la destination. Un montant que l’ONMT «n’a apparemment pas reçu du ministère de l’Economie et des finances au moment convenu pour la réalisation de la campagne», a-t-il suggéré dans l’enregistrement sonore.
Une manière pour lui de renvoyer la balle dans le camp du département de Mohamed Boussaïd, du Rassemblement national des indépendants (RNI), épargné par le «séisme politique». Et d’enchaîner en annonçant qu’il n’a pas «la moindre relation avec ce sujet, d’autant que le ministre du Tourisme n’a aucune autorité sur l’Office national marocain du tourisme». «Je n’ai rien à me reprocher», a-t-il insisté.
Quant à la sanction royale de l’écarter de toute fonction officielle, Haddad a minimisé sa portée, affirmant qu’il y a d’autres opportunités de travail. La «scène internationale» est l’une d’elles.