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Grand Angle  

Diplomatie marocaine : De présumées «violences contre les domestiques» à Orly et Rome remontent à la surface

La consule générale du Maroc à Orly, Malika Alaoui, fait l’objet d’une polémique saisissante apparue le 11 mars sur Internet, dans une vidéo intitulée «La consule générale du Maroc à Orly, Malika Alaoui, brutalise sa bonne marocaine». Détails d'une affaire qui est remontée jusqu'en haut lieu.

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Samira Lghinaoui et Malika Alaoui. / Capture d'écran
Temps de lecture: 3'

La séquence publiée par le journaliste marocain Ali Lmrabet sur YouTube, relayée sur les réseaux sociaux, montre «une scène» où des tierces personnes filment depuis la porte d’une habitation la consule du Maroc à Orly, Malika Alaoui, sa femme de ménage et une troisième personne présente sur place. Derrière la consule générale qui tente de refermer la porte, Samira Lghinaoui sa femme de ménage, troublée, ne parlant pas français tente d'expliquer qu’elle est retenue : «Je veux la police», dit-elle. Elle précise qu’elle ne parle que l’arabe, et ajoute, lorsque la consule se retourne vers elle pour la calmer, qu’elle «[se suicidera] si la police n’intervient pas».

Entre-temps, Malika Alaoui essaie de placer un mot : «S’il vous plaît, on va arranger le problème». Ce à quoi répond l’homme qui filme : «On n’a pas la capacité d’arranger le problème si Madame demande la police, on est en France ici.»



Une deuxième vidéo n’a pas tardé à sortir. Elle apporte certes plus d’information, mais présente encore des zones d’ombre. Publiée le 12 mars, elle montre un homme passer le téléphone à Samira Lghinaoui qui dit être arrivée en France le 29 décembre 2015. Elle raconte s’être entretenue au téléphone avec la consule afin qu’elle vienne travailler chez elle pour un salaire mensuel de 14 000 à 15 000 dirhams. Malika Alaoui lui aurait promis une carte de séjour et un contrat d’un an et demi renouvelable, avec une prise en charge totale incluant le logement, la nourriture et ses frais personnels.

Une fois arrivée en France, la femme indique qu’elle a trouvé la diplomate changée : «On aurait dit une autre personne. Après quatre jours, elle m’a donné le contrat que j’ai signé en ayant en tête ce qu’elle m’avait promis.» Malika Alaoui lui aurait expliqué a posteriori qu’elle n’avait pas le droit de «parler et de sortir», qu’elle devait se lever à 6 heures et qu’elle devait effectuer deux mois de stage au préalable». Ce dernier détail, assure la femme de ménage, elle ne l’aurait jamais acceptée avant de quitter le Maroc, tout en sachant «qu’en tant que Marocaine, elle pourrait lui trouver une manière de la mettre à la porte et la remplacer par quelqu’un d’autre. J’ai tout à perdre et j’ai tout perdu», conclut-elle.

Une ancienne affaire

Les deux vidéos publiées ces dernières 48 heures ne sont pourtant pas récentes, comme nous l'explique une source proche de l'affaire : «Elles datent de mai 2016.» Une enquête a été ouverte suite à la publication des contenus. «Si la consule générale est fautive, elle sera sanctionnée selon la gravité de cette affaire.» Le ministère marocain des Affaires étrangères et de la coopération attend les résultats de cette enquête avant de se prononcer.

«Les réseaux sociaux donnent de l’ampleur aux choses. On ne répond pas aux vidéos d’ordre privé, il faut surtout voir l’agenda qui est derrière tout ça et se poser des questions sur le timing», dit notre source.

En Italie, une affaire identique a surgie quelques jours plus tôt. En effet, un article a été publié et repris par plusieurs sites concernant l'ambassadeur du Maroc à Rome qui aurait violenté sa femme de ménage. Pourtant la polémique avait déjà été médiatisée en 2014.

De son côté, l'ambassadeur du Maroc à Rome, Hassan Abouyoub, a démenti catégoriquement les informations infondées relatives à de supposées «violences» à l'encontre d'une domestique marocaine à Rome, rapporte Le 360.

Le diplomate et son épouse avaient même porté plainte à l'époque contre leur femme de ménage, qui aurait été prise en flagrant délit de vol. Il n'y aurait eu ni violence ni aucun autre abus, a ajouté l’ambassadeur qui a qualifié l’affaire de «pure diffamation» diffusée par un site financé par «des militaires algériens».

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