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Grand Angle

MRE : Un dynamisme non négligeable pour le développement économique du Maroc

Une étude publiée mardi 21 février par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) présage un avenir optimiste pour la diaspora marocaine, malgré les difficultés auxquelles elle fait face.

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Une étude publiée mardi 21 février par l’OCDE présage un avenir optimiste pour la diaspora marocaine. / DR
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Ils étaient quelque 3 millions d’émigrés nés au Maroc à vivre dans un pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2010/2011, soit «le dixième groupe d’émigrés le plus important au monde et le plus grand groupe d’émigrés en provenance d’un pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA)», souligne l’organisation internationale d’études économiques. Un poids non négligeable qui l’a poussée à «évaluer le potentiel que ce groupe représente pour l’économie marocaine» à travers une étude rendue publique mardi 21 février, intitulée «Talents à l'étranger : Une revue des émigrés marocains».

Elle a pour but d’établir par répartition la diaspora marocaine sur les pays de l’OCDE, ainsi que leur âge, leur sexe et leur niveau d’éducation. La quasi-totalité des émigrés marocains résident en Europe (90%). La majorité vit en France, celle-ci étant suivie par l’Espagne et l’Italie. L'organisation internationale estime que les Marocains résidant à l’étranger - les fameux MRE - sont une «ressource à haut potentiel» pour l'économie marocaine.

Une diaspora qui s’éduque…

Selon l’OCDE, un demi-million d’émigrés marocains détenait un diplôme de l’enseignement supérieur en 2010/2011, deux fois plus qu’en 2000/2001. Les descendants d’immigrés marocains sont plus diplômés que leurs parents.

Une tendance à la hausse du niveau d’éducation ressort de ce rapport. En effet, en 2000/2001, plus de 200 000 émigrés marocains avaient un niveau d’éducation élevé (soit l’enseignement supérieur). En 2010/2011, ce chiffre a plus que doublé ; ils étaient en effet 425 000.

La part des émigrés marocains ayant un diplôme du supérieur est passée de 14% à 17% entre 2000/2001 et 2010/2011, tandis que celle des émigrés ayant un faible niveau d’éducation a, elle, baissé en passant en deçà des 60%. Cette tendance est particulièrement marquée par les émigrés du Royaume arrivés au cours des cinq dernières années : la part des diplômés du supérieur parmi ces émigrés récents a augmenté de 17 points de pourcentage lorsque celle des émigrés marocains au faible niveau d’éducation a diminué de 21 points de pourcentage. A noter que cette évolution est due notamment aux émigrées marocaines qui signent une croissance de 125% du nombre de femmes émigrées ayant un niveau d’éducation élevé, soit 30 points de pourcentage en plus par rapport à la gent masculine. Effectivement, entre 2000/2001 et 2010/2011, les émigrées ayant un diplôme du supérieur sont passées de 80 000 à plus de 180 000. De même, au cours de cette période, du côté des hommes, cette évolution s’est manifestée par une augmentation de 125 000 à 245 000.

Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, environ un tiers des émigrés marocains occupent un emploi peu qualifié. Cependant, les émigrés marocains représentent tout de même un pourcentage dans les professions dites qualifiées et spécialisées. Par exemple, un médecin sur quatre est Marocain et un infirmier sur cinq exerçant dans l’un des pays de l’OCDE est également un ressortissant du Royaume.

Compte tenu de ces résultats, les Marocains estiment aujourd’hui plus judicieux d’opter pour la migration retour, au moins temporairement, selon des réponses autodéclarées dans l’Enquête mondiale Gallup, citée dans le cadre de l’étude de l’OCDE. Un acte qui ne pose pas problème dans la réinsertion de ces émigrés, selon les données du recensement de la population marocaine en 2014. Un retour souvent volontaire, voulu et attendu pour des raisons telles que la retraite, la proximité familiale ou encore les opportunités économiques du royaume.

…pour un retour au pays

Le retour marque souvent un pas dans la vie active de ces Marocains, longtemps partis, qui ont pour la plupart un niveau d’éducation élevé et contribuent donc au développement économique du Maroc en intégrant des postes qualifiés, voire même en devenant entrepreneurs. La part des entrepreneurs est plus de deux fois plus élevée chez les migrants de retour que dans la population totale, alors que celle des indépendants et celle des employés sont équivalentes à celle de la population totale. Ainsi, les migrants de retour contribuent essentiellement à une main-d’œuvre qualifiée car ce sont les diplômés qui occupent des taux d’emploi élevé.

Aussi, pour le Maroc, les MRE présentent un atout en matière de rapatriement de devises. D’après le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et les transferts d’argent, ce sont quelque 6,4 milliards de dollars (près de 60 milliards de dirhams) qui ont été transférés par la diaspora vers le royaume en 2015. Un taux encourageant pour le produit intérieur brut (PIB) national.

La diaspora marocaine présente donc aujourd’hui un potentiel bénéfique pour le pays. Malgré une baisse récente des flux migratoires du Maroc vers les pays de l’OCDE, conséquence première de la crise économique qui jonche le Vieux continent, une reprise de ces flux reste envisageable. Les MRE constituent donc bien une «force importante pour le développement économique du Maroc».

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