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Grand Angle

Journée internationale de la langue maternelle : De l'importance de l’éducation multilingue

A la veille de la JILM, l’UNESCO met en avant les atouts d’une éducation multilingue. L’occasion de revenir sur les problématiques linguistiques qui prévalent au Maroc, notamment l’enseignement de la darija.

(avec MAP)
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A la veille de la JILM, l’UNESCO met en avant les atouts d’une éducation multilingue. / DR
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S’arrêter sur l’importance de promouvoir la diversité linguistique et l’éducation multilingue. C’est l’objectif de la Journée internationale de la langue maternelle (JILM), célébrée le 21 février de chaque année depuis sa proclamation en novembre 1999 par la Conférence générale de l’UNESCO.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) estime que l’éducation multilingue facilite l’accès à l’éducation des populations parlant des langues minoritaires et/ou autochtones. De même, elle relève la qualité de l’enseignement et des acquis en mettant l’accent sur la compréhension et la créativité, plutôt que sur la répétition et la mémoire.

L’organisation onusienne a choisi de placer la célébration de la JILM 2017 sous le thème «Vers des avenirs durables grâce à l’éducation multilingue», compte tenu de l'importance d'accès des apprenants à l'éducation dans leur langue maternelle et dans d'autres langues pour favoriser le développement durable.

La problématique darija

Au Maroc, la diversité culturelle et linguistique est garantie par les dispositions constitutionnelles. Dans ce sens, le Royaume a procédé notamment à la constitutionnalisation de l’amazighe à côté de la langue arabe et l’adoption de la graphie Tifinaghe. Celle-ci a facilité l’enseignement de la langue amazighe dans le système éducatif et son utilisation dans les médias et favorisé la production artistique et culturelle en cette langue.

Il n’empêche qu’une autre problématique reste à être solutionnée : celle de l’enseignement de la darija. La proposition a été mise en avant à plusieurs reprises pour solutionner la crise de l’enseignement au Maroc. L’un de ses fervents défenseurs ? Noureddine Ayouche, auteur d’un dictionnaire de la darija sorti en décembre 2016. Ce dernier espère que la publication parviendra à se frayer un chemin dans le système éducatif national : «Nous avons dit, dans nos suggestions présentées au roi Mohammed VI, qu’il faut se baser sur les langues communes, comme la langue maternelle. Lorsqu’on évoque la langue maternelle, il peut s’agir de la Darija ou l’Amazighe lorsque l’enfant habite dans une région amazighe.»

En revanche, Abdelilah Benkirane ne voit pas d’un bon œil cette suggestion, lui qui s’affiche depuis longtemps en défenseur de l’arabe littéraire, à l’instar des militants du panarabisme et de l'islamisme. Marchant dans son sillage, l’ex-ministre de la Communication Mustapha El-Khalfi était lui aussi monté au créneau pour dénoncer les feuilletons doublés en dialecte que diffusent quotidiennement les chaînes marocaines. Se gardant d'une attaque frontale vis à vis des contenus francophones.

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