Les partisans de la langue arabe réunis au sein du «Collectif national pour la langue arabe» organisent, les 28 et 29 décembre à la Bibliothèque nationale à Rabat, leur 3ième congrès. En l’absence du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, le ministre de la Communication s'est chargé, lundi soir, de relayer la position du PJD mais sans perdre de vue sa propre bataille, celle du cahier des charges de 2M de 2012. Mustapha El Khalfi a estimé que la défense de la langue officielle du royaume est «une question d’existence» et de «souveraineté (…) aux importantes implications sur l’avenir de notre pays».
Attaque en règle contre les feuilletons doublés en dialecte
Le porte-parole de l’exécutif a saisi la tribune offerte par le Collectif pour fustiger les feuilletons doublés en dialecte marocain, estimant qu’ils véhiculent des «valeurs intruses à la société parce qu’ils sont produits dans des environnements étrangers au Maroc». Cela représente, selon lui, un «dépassement ouvert du cahier des charges» de l’audiovisuel et «une menace du tissu des valeurs de notre société».
Le ministre a conclu son intervention en appelant la HACA (Haute autorité de la communication audio-visuelle) à «assumer ses responsabilités», arguant que les séries doublées «menace le dialecte» marocain.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Mustapha El Khalfi tire à boulets rouges sur ces œuvres artistiques doublés, au demeurant très appréciés par les téléspectateurs marocains. Le 3 juin 2014, devant la Chambre des représentants, le ministre de la Communication avait accusé les directions de 2M et de la SNRT de vouloir faire du Maroc un «bordel du Mexique» en diffusant à longueur de journée des telenovelas.
Lundi soir au siège de la Bibliothèque nationale, le Pjdiste a savamment évité de mettre dans le même sac et les feuilletons turcs, également doublés en dialecte, et les séries hispanophones. Mais la chose la plus remarquable dans son discours a été l’absence totale de la polémique sur l’enseignement de certaines matières scientifiques en français.