Au XVIIIe siècle, l'orientaliste viennois Franz Von Dombay est envoyé au Maroc dans le cadre d'une mission diplomatique. En vivant au Maroc, il espérait écrire l'histoire du royaume et de ses dirigeants et témoignait d'un intérêt tel pour la darija, qu'il y consacrera un livre.
Longtemps considérée comme un vulgaire dialecte, marginalisée, la darija est pourtant l’héritière de toute une tradition orale, notamment en poésie avec le zajal et le melhoun, rappellent, dans cette interview croisée, la linguiste Dominique Caubet et l’écrivaine Mouna Hachim.
Mal comprise par les populations du Moyen-Orient et même des fois ceux de nos voisins maghrébins, mélange d’expressions et de langues étrangères, notre darija est une «lingua franca» inventée pour nous permettre de communiquer et se comprendre. Mais notre dialecte est-il plus proche de l’arabe classique ou de l’amazighe ?
La publication de photos tirées de manuels scolaires où était retranscrite la plus fameuse des comptines en darija a provoqué l’ire, la semaine dernière. Jan Jaap de Ruiter, enseignant chercheur à l’Université de Tilburg aux Pays Bas et spécialiste du plurilinguisme au Maroc, nous explique l’évolution du rapport à la darija au Maroc.