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Grand Angle

Vague de froid dans l’Atlas : Une urgence enfin entendue ?

De retour, la vague de froid annuelle touchant les régions montagneuses du Maroc fait couler l’encre et hausser les voix d’indignation. Le tocsin que sonnent les médias sur les populations enclavées a résonné aujourd’hui au plus haut lieu.

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« Tous les moyens et toutes les mesures ont été pris pour désenclaver les zones affectées et apporter l’aide nécessaire aux citoyens pour affronter les effets des conditions météorologiques difficiles ». / DR
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Après sa désintox ratée sur la mort d’un enfant à Imilchil (une commune rurale de la province de Midelt), le ministère de l’Intérieur a sorti un nouveau communiqué rappelant les instructions royales afin de prendre des mesures pour sortir la population de l’enclavement hivernal.

La mobilisation qui arrive pour faire face à la forte baisse des températures dans certaines régions du Maroc sera menée par les autorités locales, en coordination avec les différents services et autorités concernées, apprend-t-on auprès des services de Mohamed Hassad.

«Tous les moyens et toutes les mesures ont été pris pour désenclaver les zones affectées et apporter l’aide nécessaire aux citoyens afin d’affronter les effets des conditions météorologiques difficiles», indique la même source. Les catégories souffrant de précarité notamment les sans-abri seront ciblés par cette aide, souligne le communiqué.

On y explique que les autorités locales ont lancé, depuis le 22 novembre dernier, des opérations pour assurer l’hébergement, la nourriture et des soins aux sans-abri, à plus de 1.200 personnes notamment dans les communes qui connaissent une forte baisse des températures.

Des villages coupés du monde

Les habitants du Moyen Atlas se plaignent pourtant du manque d’équipements et de ressources sur place. Lahcen Hcini, président de la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme à Boumia (province de Midelt) contacté par Yabiladi, décrit une situation humanitaire des plus dures.

«Lorsque la neige tombe en rafale, les contrées les plus éloignées se trouvent coupées de toute communication. Les douars sans routes enrobées n’ont pas de réseau téléphonique. Il faut attendre la fonte des neiges qui peut durer un à deux mois, même après, la boue bloque les chemins.»

Concernant les décès en cette période, il précise que «les premières victimes sont les personnes âgées, les femmes enceintes, les nouveau-nés et les malades qui ne peuvent pas accéder aux soins». Le militant poursuit en notant que «cette année, ce sont les femmes enceintes qui à terme, accouchent dans des conditions difficiles. La pauvreté, la marginalisation sont autant de facteurs qui empirent leur situation».

Les infrastructures, constate l’activiste, sont au cœur du problème, car «les aides se bloquent là où s’arrête le goudron». «Nous n’avons automatiquement plus de services sanitaires, ni d’éducation, les villages les plus éloignés sont alors coupés du monde», conclut-il.

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