Mes pensées vont désormais à ceux qui vivent dans l’enclavement réel, loin des routes, des passeurs et qui ne trouvent pas d’associations qui se battent pour eux.
La caravane, comme son nom l’indique, ne fait que passer. Son impact est variable et avec les années, les habitants et pas mal de professionnels qui s’y sont engagés par enthousiasme ont été convaincus de son inefficacité. Pis encore, de son préjudice.
De retour, la vague de froid annuelle touchant les régions montagneuses du Maroc fait couler l’encre et hausser les voix d’indignation. Le tocsin que sonnent les médias sur les populations enclavées a résonné aujourd’hui au plus haut lieu.
Dans son discours du trône, le roi Mohammed VI a annoncé, sur la base d’une étude du ministère de l’Intérieur, que 29 000 douars vivent dans la précarité. Ils se situent dans l’Atlas, le Rif et les zones arides. Pour que cet autre Maroc rattrape son retard, il faut lui consacrer 50 milliards de dirhams.
On dirait que la mort nous porte une affection et un amour très particuliers. Nous le peuple du Maroc d’en bas. Là où le soleil ne s’aventure jamais, et nos responsables -irresponsables- non plus. Ce Maroc lointain qu’un certain maréchal Lyautey avait qualifié, non sans raison, du Maroc inutile. Ce même maréchal qui était venu nous apporter «les lumières de la France», et au passage s’acheter la
Il n’y a pas de chemin vers l’horizon. La cruauté des montagnes nous encercle de partout. L’hiver a eu raison de nos bêtes et de nos récoltes. Nos aspirations à la vie sur cette terre, la nôtre, sont avortées par le temps et l’attente du néant. Nous somme restés à pleurer sur le drame d’une vie dont nous sommes spectateurs.