Coalition gouvernementale : Après le MP, le RNI pointe "la responsabilité" de Benkirane et du PJD

L’impasse que connaissent les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement n’a pas que des inconvénients. Elle favorise aussi de nouveaux modes de communication entre l’opinion publique et les formations de l’échiquier politique marocain. Preuve en est la publication, par le site officiel du Rassemblement national des indépendants (RNI) d’une tribune signée Mustapha Baytass. Un article où ce député parlementaire proche d’Aziz Akhannouch et tête de liste des jeunes RNIstes tire à boulets rouges sur le Chef du gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane et sa formation politique.

Intitulé «Défense de l’indépendance partisane interne et rejet du chantage» et publié lundi, l’article ne lésine pas sur les mots et les expressions pour fustiger les membres et partisans du Parti de la justice et du développement (PJD). Un nouveau mode qui remplace les communiqués de presse par médias interposés.

Un article qui décharge le RNI de toute responsabilité

Dans sa tribune, Mustapha Baytass accuse les médias et canaux de communication du Parti de la Lampe d’offrir «une différente lecture en incluant le RNI dans la liste des responsables de l’échec de la formation d’une coalition gouvernementale». «Notre parti n'a pas commis l'infraction à part son attachement à une position politique claire à travers une seule condition pour rejoindre la coalition. Citer le nom du parti en toute occasion et sans motif reflète la volonté d’ignorer les devoirs constitutionnels et légaux pour former une coalition», poursuit l’auteur. Le RNIste rappelle à cet égard que «ces devoirs constitutionnels impose au chef du gouvernement de former sa coalition en se basant sur la négociation avec tous les partis et non imposer certaines formations sur d’autres en dictant des conditions».

Tout en déchargeant sa formation politique de toute responsabilité, Mustapha Baytass estime que «des attaques» visent le parti de la Colombe, qui «a choisi depuis le début un chemin claire qui se résume dans la participation à un gouvernement homogène et cohérent, où ces fausses accusation n’ont pas de place». L’occasion pour lui de citer quelques conditions pour la participation au gouvernement, à l’instar de «la confiance et l’homogénéité pour exercer l’action politique à laquelle nous croyons et qui est de servir le citoyen loin des crises qui ne servent pas la voie démocratique choisie par le Maroc depuis des décennies».

A la fin de sa tribune, le RNIste se lâche en faisant appel à la Darija pour «s’adresser à tous les Marocains». «Nous n’entrerons pas dans un gouvernement avec des partis dont on ignore les orientations et les vraies intentions (…) nous ne nous allierons pas à des partis qui, jusqu’à hier, s’échangeaient des accusations», écrit-il, en référence au différend entre le PJD et l'Istiqlal en 2013. Mustapha Baytass oublie soigneusement l’historique des clashs entre le PJD et le RNI avant que ce dernier remplace le Parti de l’Istiqlal lors de la formation du gouvernement Benkirane II. Abdelilah Benkirane répondra-t-il directement ou mandatera-t-il un jeune député pour le faire ?