François Fillon se dirige vers une victoire aux primaires de la droite. A l'issue du premier tour, l’ancien Premier ministre est arrivé en tête avec 44,1% des voix. Alain Juppé, le favori des sondages, arrive deuxième avec seulement 28,6% alors que Nicolas Sarkozy s’est placé troisième avec 20,6%. Ecarté de la course, l’ex-président a annoncé hier soir soutenir celui qu’il avait placé à la tête du gouvernement en 2007.
Les résultats de ce premier tour sont une surprise pour la classe politique et les médias en France, lesquels pronostiquaient un duel serré Juppé/Sarkozy. Il en va de même pour le Maroc et l’Algérie. Leurs candidats préférés ont subi des revers, même si le maire de Bordeaux s’accroche à un éventuel miracle, espérant rattraper son retard en une semaine. Si Rabat a opté pour Sarkozy, Alger a jeté son dévolu sur Juppé.
Mohammed VI reçoit Nicolas Sarkozy, Abdelaziz Bouteflika se réunit avec Alain Juppé
Ainsi, en juin 2015, le président du parti Les Républicains était reçu par Mohammed VI. Depuis, il n’a cessé de louer le Maroc et son roi. «Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un souverain comme le roi du Maroc (…) Il a modifié la Constitution au moment du Printemps arabe. Il a pris des risques politiques considérables qui ont garanti la paix au Maroc», déclarait Nicolas Sarkozy en janvier dernier lors d’un déplacement aux Emirats arabes unis. En revanche, il s’est montré avare en éloges à l’égard de l’Algérie.
Le 2 février 2016, c’est Alain Juppé, candidat déclaré aux primaires de la droite, qui s’envolait pour Alger. Une visite de trois jours marquée par une entrevue avec le président Abdelaziz Bouteflika en présence du Premier ministre et du chef de la diplomatie. Juppé s’était ensuite réunit avec le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, et avait donné un point presse.
Contrairement à son principal rival, le maire de Bordeaux n’est pas allé jusqu’à louer la politique suivie par les responsables du voisin de l’Est ou saluer la «grande maîtrise intellectuelle de Bouteflika», comme l’avait fait François Hollande en juin 2015. Devant les journalistes, il est resté courtois, affirmant que «l'Algérie reste un partenaire essentiel pour la France». Le pari d’un soutien de l’Algérie à sa campagne se traduit par le ralliement de l’ancien Premier ministre, Jean Pierre Raffarin, considéré comme le «monsieur Algérie de la France», à la candidature de Juppé. En octobre, et à quelques semaines des primaires, une proche de Juppé s’était d’ailleurs rendue dans la capitale algérienne.