Casablanca
A Casablanca, le rendez vous avait été donné à 11h, place Mohammed V. Plusieurs heures avant le commencement la présence policière est déjà forte. La mobilisation a toutefois lieu dans le calme. Elle a réuni plus de 8000 personnes selon les organisateurs et à peine 800 selon les autorités. Dans tous les cas leur nombre est visiblement équivalent à celui de samedi dernier.
Les manifestations se succédant, l’organisation du rassemblement s’améliore : banderoles et pancartes sont rapidement distribuées, un seul grand cercle est formé autour des organisateurs qui installent au centre le système de micro. Les meneurs, toujours les mêmes visages depuis le 20 février, lancent chants et slogans à la foule qui leur répond inlassablement. Nouveauté : plusieurs militants prennent la parole pour dénoncer, entre autres, la mauvaise gestion de l’argent public. Ils s’expriment en haranguant la foule, en chantant, ou, comme l’a fait l’un d’entre eux, en tournant en dérision l’image de Mouammar Kadhafi, président de la Lybie. A 13h45 la manifestation prend fin, mais un nouveau rendez vous est donné par les organisateurs «mardi 8 mars, sur le place Mohammed V, avec des bougies».
Manifestation à Casablanca, place Mohammed V, le 6 mars 2011
Rabat
Dans la capitale, les jeunes du 20 février ont aussi appelé à faire entendre une nouvelle fois leurs revendications. Et pas de n'importe quelle manière : un flashmob a été organisé devant à le parlement. L'objectif était de "ne pas tomber dans la banalisation de nos formes de protestation" et de combattre "l’essoufflement que peuvent ressentir nos concitoyens et principalement les jeunes par les sit-in répétitifs".
Pour cela, environ 200 personnes ont fait un "freeze", elles sont restées muets et immobiles quelques minutes en prenant une pose de leur choix, avant de se retrouver devant la "Maison Blanche" de Rabat. Si au début, les forces de l'ordre se sont fait discrètes, en fin d'après-midi, elles sont intervenues pour disperser le sit-in. Oussama El Khlifi aurait été attaqué et mis à terre par les forces de l'ordre.
Marrakech
La manifestations prévue à 16h30 à Marrakech a été interdite par les autorités, un important dispositif policier a été mis en place pour dissuader de potentiels contestataires. Une centaine de personne ce serait tout de même rassemblée, selon un militant d'Action jeunesse du Forum alternatives Maroc. Selon lui, d'autres auraient été empêchés de se joinre aux manifestants. Deux jeunes du mouvement du 20 février auraient été arrêtés par les forces de l'ordre, des militants de l'Association marocaine de droits humains seraient à la Wilaya pour demander leur libération.
Paris
Le Comité de suivi du 20 février, composé d'une quinzaine d'associations, a appelé à manifester à Paris pour soutenir les contestations au Maroc. Une centaine de personnes se seraient réunies, selon Ali El Baz, coordinateur de l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), vers 15h au Trocadéro. Scandant des slogans comme "Stop au pillage", "Pour un Etat de droit", ou encore "Pour une monarchie parlementaire", ils se sont dirigés vers l'ambassade du Maroc en France, à quelque pas de là, gardée par des CRS. La manifestations s'est terminée un peu avant 18h.