Le 17e sommet du Mouvement des non-alignés (MNA) s’est terminé comme il a débuté, lors de la réunion des experts, sur un air de divergence de vues entre le Maroc et l’Algérie. Le chef de la délégation du voisin de l’Est, Larbi Ould Khlifa, qui préside la Chambre des représentants, a consacré une partie de son intervention à la question du Sahara, qualifiant le territoire d’«occupé», rapporte une dépêche de l’APS.
Il a également accusé le royaume de «bloquer le processus de paix, qui n'a pas progressé depuis plus de 10 ans» et de «saper le rôle de l’ONU et de sa mission (Minurso)» par «des mesures unilatérales imposées». L’Algérien fait référence et à l’expulsion, en mars dernier par le Maroc, d’environ 83 éléments de la Minurso et à l’opération lancée mi-août par les forces marocaine dans la zone de Guerguerate.
Omar Hilale réplique
Les déclarations d’Ould Khalifa hostiles au Maroc appelaient à une réaction. Et c’est le représentant permanent du royaume à New York qui a pris la parole pour défendre les positions de Rabat. Omar Hilale, le représentant permanent du Maroc à l'ONU, habitué à ce genre de passe d’armes avec les Algériens du temps où il était à Genève, a précisé que le Sahara n’est en aucun cas un «territoire occupé», soulignant que le Conseil de sécurité n’a jamais considéré la situation au Sahara d’«occupation», indique la MAP.
Malgré ces affirmations, il est utile de rappeler que le dossier figure toujours sur l’agenda de la Quatrième Commission de l’ONU chargée selon son intitulé «des questions politiques spéciales et de la décolonisation». Dans les semaines à venir, il sera de nouveau examiné par les membres de cette commission. Un rendez-vous annuel auquel se préparent le Maroc et le Polisario en faisant appel à des «pétitionnaires» pour défendre leurs positions.
Dans son intervention, Omar Hilale est revenu sur les «accusations» portées par Ould Khlifa à l’encontre du Maroc de «prendre des mesures unilatérales». «Comment le goudronnage d’une route de trois kilomètres, en consultation avec le pays voisin, la Mauritanie, et en interaction avec la Minurso, constitue t-il un acte unilatéral ? Comment l’assainissement d’une zone de non-droit et de tous les trafics peut-il menacer la paix et la stabilité de la région ?», s’est-il interrogé.
Ce face-à-face entre le diplomate marocain et le président de la Chambre des représentants n'est que le prolongement d’un autre ayant opposé, toujours au Venezuela, l’ambassadeur à Ramtane Lamamra. Réagissant à la manœuvre orchestrée par Alger et Caracas pour évincer le Maroc de la présidence du comité politique du MNA, Omar Hilale a exprimé ses inquiétudes quant à l’avenir de l’organisation, soulignant que «les membres, dont le Maroc, sont venus au Venezuela avec l’espoir de renforcer le Mouvement. Malheureusement, ils vont quitter ce pays avec un Mouvement plus que jamais affaibli».
Des propos auxquels Ramtane Lamamra a répliqué vendredi 16 septembre en déclarant que «le soleil du non-alignement ne s'est pas couché à l'ouest, mais que son message continue de bruler avec l'intensité de l'espérance de l'humanité dont il est porteur».
Au 17e sommet des Non-alignés, le Maroc n’a envoyé aucun un haut responsable pour présider la délégation marocaine. Une mission confiée à Omar Hilale du 13 au 18 septembre.