Le Maroc n’a pas tardé à réitérer son appui à Ryad dans la guerre qui l’oppose à Téhéran au sujet de la tutelle administrative du Hajj. Rabat «salue les mesures prises par l’Arabie saoudite, sur instructions du serviteur des deux Lieux saints de l’Islam, le Roi Salman Ibn Abdelaziz, pour garantir la sécurité, la quiétude et le confort des pèlerins et leur permettre d’accomplir ce devoir religieux dans les meilleures conditions» indique ce jeudi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ce message de soutien intervient en réaction aux propos déplacés prononcés par le «guide suprême» iranien, Ali Khamenei, à l'encontre de la famille royale saoudienne, qu’il a qualifiée de «maudite et maléfique». D’après lui, elle ne mérite pas de «gérer les lieux saints» de l'islam. Des déclarations sans précédent tenues sous les yeux des familles des pèlerins iraniens (environ 450) décédés lors de la grande bousculade de la Mecque du 24 septembre 2015.
Dans une répartition des rôles bien ordonnée, le président Hassan Rohani a ensuite pris le relais de son supérieur hiérarchique. «Les pays de la région et le monde islamique doivent coordonner leurs actions pour régler les problèmes et punir le gouvernement saoudien pour son soutien au terrorisme», a-t-il dit hier.
Deuxième appui marocain aux Saoudiens sur le Hajj
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères publié ce matin est le deuxième du genre en l'espace de quatre mois. En mai, le département de Salaheddine Mezouar avait réagi avec la même vigueur et presque avec les mêmes mots suite à la décision de l’Iran de boycotter le pèlerinage cette année.
«Le royaume du Maroc réitère sa grande considération des efforts continus que ne cesse de déployer le royaume d’Arabie saoudite, sous la conduite du Serviteur des Lieux Saint de l’Islam, le Roi Salman Ibn Abdelaziz, au service des pèlerins sans exclusion aucune pour garantir leur sécurité et veiller à leur bien-être en vue d’accomplir le rite du Hajj dans les meilleures conditions», avait indiqué le ministère.
Les tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite pourraient atteindre leur point culminant lors du Hajj. Le premier prince héritier a dit ne pas tolérer une «politisation» du rite, affirmant la pleine disposition des forces sécuritaires de son pays à affronter toute manifestation à caractère politique. Un message adressé particulièrement aux pèlerins chiites, dans un contexte extrêmement tendu. Et pour cause, les autorités iranienne et saoudienne redoutent que le scénario des affrontements sanglants à la Mecque de 1985 entre Iraniens et police saoudienne se répète.