Les Nations unies évitent pour le moment de prendre position à l’égard de l'opération lancée par l'armée marocaine dans la zone tampon de «Kandahar». C’est ce qui ressort de la réponse de l’adjoint du porte-parole de Ban Ki-moon à la question du journaliste américain Matthew Russell Lee sur le sujet.
Dans son point de presse du mardi 16 août, Farhan Haq s’est montré très diplomate, soulignant que la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) «a observé de présumées violations enregistrées dans la partie sud-ouest du Sahara occidental, près de la Mauritanie». Et de préciser que «la Minurso se concerte avec les deux parties en vue d’établir les faits et déployer, s’il est nécessaire, ses compétences conformément à son mandat». Néanmoins, la mission onusienne n’est pas exempte de tout reproche : elle a laissé les choses se détériorer dans un territoire placé pourtant sous sa surveillance.
Le Polisario accentue sa pression sur l’ONU
Farhan Haq n’a ni révélé la nature des contacts de la mission onusienne avec le Maroc et le Polisario ni précisé s’ils permettront un retour au calme. Or, pour le moment, l'opération des FAR se poursuit toujours, a indiqué hier la région Dakhla-Oued Ed Dahab dans un communiqué.
Une situation qui irrite la direction du Front. Sa campagne de mobilisation contre la pénétration des unités des FAR dans la zone tampon, située au-delà du mur de sécurité, a franchi un nouveau cap. Dans une lettre de protestation adressée au secrétaire général des Nations unies, Brahim Ghali dénonce la «violation marocaine» du cessez-le-feu conclu le 6 septembre 1991. Un acte précédé par la convocation du délégué de la Minurso à Tindouf par un «ministre» du Polisario en guise de protestation.
Vingt-quatre heures après la missive, la réponse de Ban Ki-moon n’est toujours pas parvenue à Brahim Ghali. C’est dans ce contexte de pressions sur l’ONU que s’inscrit la question de Matthew Russell Lee.
Il n’est pas à exclure la possibilité que le Venezuela ou l’Uruguay prennent le relais du journaliste pour demander au Conseil de sécurité une réunion à huis-clos en vue d’examiner l’évolution sur le terrain.