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Interview

Ali Belhadj : Le gel de l'union maghrébine incombe aux chefs d'Etats

Ali Belhadj, l’ancien n°2 du parti algérien du Front islamique du salut (FIS), dissout, revient dans une interview accordée à Yabiladi sur les relations maroco-algériennes, le gel de l’Union du Maghreb arabe et la question du Sahara.

Publié
Photo : AFP
Temps de lecture: 2'

Comment évaluez-vous l’expérience des islamistes du PJD au gouvernement ?

Les islamistes doivent sans doute s’adapter au contexte dans lequel ils évoluent. Mais il faut que leurs intentions soient valables pour Dieu Tout-puissant et conformes à la Chariaâ. Ce sont deux principes essentiels à toute action politique islamiste. Quant à l’évaluation de l’expérience des islamistes marocains au gouvernement, je la laisse aux Marocains.

Avez-vous des contacts avec des partis ou groupes islamistes au Maroc ?

Nous n’avons aucun contact direct. Mais la religion nous unit. Nous partageons le souci de servir l’islam et ce là où nous soyons faisant abstraction du fait que nos patries, nos gouvernants, nos rois et princes soient divisés.

A quoi attribuez-vous le gel de l’Union du Maghreb arabe ?               

Les peuples ne sont pas la cause de ce gel mais il faut se tourner vers les chefs d’Etats. Ceux qui gouvernent cette région sont les responsables de la rupture des liens entre les fils de la même oumma. Si le pouvoir était entre les mains du peuple, nous aurions échangé les visites, un jour nous serions chez-vous et l’autre jour vous vous déplaceriez chez-nous.

Nous sommes pour l’unité. Notre ambition est de voir la oumma islamique unie sans frontières, ni barrages ni restrictions. La terre de l’islam est unie. Toute division bénéficie aux gouvernants et non aux peuples.

Quelle est la position du Front islamique du salut vis-à-vis du conflit du Sahara ?

Nous croyons que le roi du Maroc et le président de l’Algérie devraient se mettre d’accord pour régler toutes les questions ayant gravement nui aux relations politiques, économiques et culturelles entre les deux pays. La solution de la question du Sahara incombe aux responsables et non aux peuples.

Le Front islamique du salut avait son approche pour un règlement du problème. Nous avions élaboré une solution définitive au différend territorial, sauf que des contraintes nous en avaient empêchées.

Je crois que les sages des deux parties sont capables de régler cette question loin des Nations Unies et des ingérences des Etats occidentaux. Je reste persuadé que la solution ne pourrait pas émaner des peuples ou des mouvements islamistes marocains ou algériens.

Le pouvoir algérien justifie son soutien au Polisario par son engagement à défendre  «les causes justes»…

C’est faux. Le pouvoir algérien ne fait que prétendre défendre les causes justes. Mais en réalité, il a détruit son peuple. Le nombre des victimes du peuple algérien tuées par le pouvoir algérien dépasse celui des victimes du Maroc tombés dans le conflit du Sahara occidental. Plus de 250 mille algériens ont été tués. Sans compter les disparus et les orphelins. De ce fait, ce pouvoir n’a pas le droit de brandir le slogan de la défense des causes justes. Sans oublier qu’il ne supporte pas de manière réelle la cause palestinienne ou celle du peuple syrien. Pire, il s’est rallié au régime syrien.

Que pensez-vous de la politique des alliances du Maroc et de l’Algérie. Rabat s’est beaucoup rapprochée des Etats du Golfe et Alger de l’axe syro-iranien ?

Nous dénonçons ses alliances qui déchirent la région et déchirent les provinces que ce soit chez nous ou chez vous. De toute évidence, ces alliances ne veulent ni l’intérêt ni la stabilité des peuples. Les Etats du Golfe soutiennent le Maroc alors que les Etats qui pratiquent la dictature sous sa forme la plus abjecte appuient le régime algérien.

Le FIS a-t-il encore une présence en Algérie ?

Le FIS a été interdit légalement par la loi mais reste présent dans la société algérienne. Toute formation politique ayant de solide ancrage sociétale ne peut être anéantie par un verdict injuste prononcé par une fausse justice.

Propos initialement recueillis sur la version arabe de Yabiladi par Youssef Dahmani.

responsable
Auteur : Firech
Date : le 07 juin 2016 à 13h19
il semble oublier le fiasco de sa gestion du mouvement du FIS en Algerie dans les années fin 80 début 90 et la répression qui s'en est suivi avec ses plus de 250000 morts.
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