Le royaume et les Nations Unies négocieraient-ils, en secret, un accord permettant le retour de la composante civile et politique de la Minurso ? Dans son édition du jour, le quotidien Assabah avance que des officiels du royaume auraient exigé certaines conditions en échange du retour des agents de la mission onusienne expulsés en mars.
Rabat aurait ainsi réclamé que les casques bleus se consacrent essentiellement à la surveillance du cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario, conclu en 1991, annonce la publication arabophone. Ban Ki-moon acceptera-t-il une telle modification dans l’agenda de la Minurso. Rien n’est moins sûr.
Le SG de l’ONU a déjà annoncé la couleur
Dans son rapport remis le 19 avril aux Quinze, le secrétaire général de l’ONU avait plaidé pour que la mission puisse mener l’intégralité de ses prérogatives. «Sans une composante civile internationale appropriée et au complet, la Minurso ne peut pas s’acquitter de l’une de ses fonctions clefs et donc répondre aux attentes du Conseil de sécurité», avait plaidé le Sud-coréen dans son rapport. Un passage cité dans le texte de la résolution 2285.
Une telle restriction des activités de la Minurso équivaudrait d’une part à une validation, de facto, du rejet de l’option du référendum si chère au Polisario et à l’Algérie. D’autre part, il accorderait du crédit à la version des autorités marocaines sur le fonctionnement normal de la mission même si elle a perdu 84 de ses membres. Le 18 mai, Stéphan Dujarric, le porte-parole de du SG de l’ONU avait souligné, dans un point de presse, que la Minurso est actuellement dans l’incapacité de remplir sa mission.
Le quotidien Assabah a, également, mentionné que la partie marocaine avait exigé le départ de certains casques bleus ayant des positions proches du mouvement séparatistes. Mais cette question ne devrait guère constituer un point de blocage entre le Maroc et les Nations Unies. Par le passé, l’organisation internationale avait par exemple expulsé un Egyptien pris en flagrant délit d’endoctrinement de miliciens du Polisario.
Conformément à la résolution 2285 du Conseil de sécurité, Ban Ki-moon est appelé à présenter, dans un délai de 120 jours, un rapport final sur les résultats des négociations avec le Maroc. Cela pourrait se faire vers fin juillet.