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Grand Angle

Tourisme : Le budget 2016 jugé trois fois inférieur aux besoins de la destination Maroc

Le tourisme marocain beaucoup fait parler de lui dans la presse internationale à la fin d’année 2015. Et pour cause, il fait partie des quelques rares qui ont le moins subi la crise. Pour 2016, la barre est mise plus haute, mais un haut responsable regrette le niveau de l’enveloppe budgétaire, laquelle serait loin de satisfaire les attentes.

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Le Maroc arrivera-t-il à réaliser ses objectifs touristiques pour l’année 2016 ? En tout cas, c’est avec beaucoup d’optimisme que le ministre, Lahcen Haddad, a abordé l’année, prévoyant une hausse de 3,6% des arrivées touristiques, portant le nombre de visiteurs à 10,6 millions, ainsi qu’une panoplie de mesure de projets pour améliorer la destination.

A la Fédération nationale du tourisme, on craint une insuffisance du budget. Pour mémoire, le loi de finances 2016 alloue une enveloppe de 785,5 millions de dirhams au tourisme chérifien cette année. «Soit trois fois inférieur aux besoins réels de la destination. Il nous faut 1,8 milliard de dirhams pour bien faire le travail», indique à Yabiladi un haut responsable du tourisme qui requiert l’anonymat. Il reconnait qu’à moins de quatre ans de l’échéance de la vision 2020, le Maroc n’atteindra «peut-être pas» l’ambition du programme à savoir faire du royaume l’une des 20 plus grandes destinations mondiales. «C’est normal, la crise est passée par là», dit-il.

Avec une ambition d'accueil de 10,6 millions de touristes en 2016, nul besoin d'être un grand mathématicien pour comprendre que le Maroc sera très loin des 20 millions de touristes prévus dans la vision 2020. Pour l'instant le Maroc plafonne autour de son objectif 2010, au grand damne des spécialistes du secteur. 

A défaut de croissance, au moins résister

D’après notre source, le principal défi du tourisme marocain aujourd’hui est de «consolider les acquis». «Il est clair que le Maroc doit déployer des efforts. Il nous faut attaquer d’autres marchés et surtout faire plus de promotion. Pour cela, nous avons besoin d’un budget conséquent. C’est impératif», martèle le haut responsable.

En raison de la montée du terrorisme dans la monde ces dernières années, les destinations d’Afrique et du Moyen Orient ont généralement pris un coup. Mais dans ce contexte, le Maroc a pu relativement tirer son épingle du jeu. Le royaume a d’ailleurs occupé le podium en Afrique en termes d’arrivées touristique en 2014, selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) publié mardi 12 janvier.

Et bien que les officiels contatent une baisse globale des arrivées touristiques en 2015, «les marchés britanniques et allemands ont enregistré une hausse», indique notre source, soulignant que les allemands en particuliers sont de plus en plus friands de la destination Maroc. 

En 2016, le département de Haddad entend multiplier les efforts sur ces deux marchés avec le lancement de nouvelles lignes aériennes, ainsi que sur les pays scandinaves, la Pologne et la Russie, le Russie qui, rappelons-le, est devenu ces deux derniers mois fort demandeur de l’offre marocaine suite au conflit russo-turc.

Depuis lors, les professionnels marocains déploient les efforts pour répondre aux besoins de cette clientèle. «Ceux qui viennent au Maroc sont à la recherche de l’authenticité, du balnéaire pas cher, …», relève notre source à la FNT ajoutant que tout cela motive le besoin de mieux vendre la destination.

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