Le 7 décembre 2014, Abdellah Baha trouva la mort alors qu’il «s’apprêtait à traverser à pied la voie ferrée quand il a été percuté par un train qui roulait en direction de Rabat», selon la version officielle. Une année plus tard, le PJD ne s’est pas encore remis de la perte de son «sage».
Et pourtant, la direction du parti a décidé de commémorer le premier anniversaire de sa mort avec sobriété. Il n’y aura pas de conférence internationale ni d’hommage à la ligne réformatrice prônée par le défunt durant trois décennies. La Lampe a opté pour une visite à la tombe de l’ancien ministre d’Etat au cimetière Chouhada à Rabat.
Respectant les orientations du secrétariat général du PJD, le groupe des députés islamistes prévoit également une modeste cérémonie d’hommage. Seul le site internet du parti s'est démarqué en ouvrant ses pages à des personnalités du parti pour des articles hommages comme celui signé par Saâd Eddine El Othmani.
Discrétion ou embarras ?
De son côté le Mouvement unicité et réforme, la matrice du PJD, n'a pas non plus organisé une commémoration fastueuse alors que Baha était l’un des principaux fondateurs du mouvement ainsi que membre du conseil exécutif de l’organisation. Le MUR a pris l’initiative d’honorer la mémoire du défunt en lui consacrant uniquement la première conférence de son cycle «Voies de la réforme», prévu le 18 décembre au siège du Mouvement à Rabat. Celle-ci sera animée par Omar Benhammad, le n°2 du MUR.
Cette «discrétion» dans la célébration du premier anniversaire du décès de Baha n’est pas sans susciter des interrogations alors qu’au Maroc, les formations politiques tiennent toujours à honorer de manière marquée la mémoire de leurs chefs historiques. A titre d’exemple, l’USFP ne lésine pas sur les moyens financiers et humains pour pérenniser les souvenirs de Mehdi Ben Barka et Abderrahim Bouabid. De son côté, l’Istiqlal a créé la fondation Allal El Fassi pour perpétuer les idées de son leader.