Etats-Unis : Un chauffeur de taxi marocain blessé par balle par un tireur islamophobe

Le Conseil pour les relations américano-islamiques (CAIR) a exigé du Département de la justice américaine d’enquêter sur la blessure par balle d’un chauffeur de taxi d’origine marocaine jeudi dernier à Pittsburgh, rapporte les médias locaux. 

La victime âgée de 38 ans et originaire de la ville de Safi, a pris un client qui a commencé à le questionner sur ses origines. Le chauffeur lui explique être américain mais originaire du Maroc. Le client oriente la conversation vers les attentats de l’Etat islamique et se lance dans une caricature du prophète. Mais le chauffeur de taxi tout en gardant son calme lui explique qu’il condamnait les auteurs des attentats et que leurs actes n’avaient rien à voir avec l’islam.

Une fois arrivé au lieu de la course, l’homme feint d’avoir oublié son portefeuille et demande au taximan de l’attendre pour qu’il aille chercher l’argent. Il ressort de sa maison avec un fusil. Le voyant venir, le chauffeur démarre en trombe mais l’homme tire à plusieurs reprises, cassant la vitre arrière et touchant le taximan au dos. Le chauffeur continue malgré tout de conduire quelques mètres avant d’appeler au secours une voiture qui passait et qui a appelé les secours. Le taximan se trouve dans un état stable mais une balle est toujours logée dans son dos

Du côté du CAIR on dénonce un acte islamophobe et demande aux autorités d’être plus fermes dans les crimes liés à l'origine ethnique ou à la religion en augmentation depuis les attentats de Paris. Mais la victime, arrivée aux Etats-Unis il y a 5 ans, se veut plus ouvert que son tireur. «Dans notre religion, l'Islam, nous pardonnons, même dans pareilles circonstances», a-t-il confié à un média américain. Il ajoute : «Je l'ai appris de notre prophète Mouhammad. Nous ne nous vengeons pas. Je pourrais lui pardonner, mais je veux aussi que mes droits soient appliqués» conclut-il sur son lit de convalescence. 

L’enquête elle se poursuit et devrait exploiter le système de vidéosurveillance dont sa voiture était équipée pour retrouver le tireur.