Trente jeunes juifs d’origine marocaine ont passé cet été des «vacances» en Israël. Un voyage placé sous le patronage du ministère de la Défense, indique la version anglophone du quotidien Jerusalem Post. L’Amichai pre-military academy (créée en 2000 par le gouvernement israélien, ndlr) est la partie qui organise ce déplacement. Le siège de l’entité est au Kibbutz Kramim, près de Beer Sheva. Elle dédie son action à séduire les jeunes de la diaspora juive en vue d'une installation définitive en Israël. Elle se démarque des autres instituts travaillant dans le domaine par son projet éducatif qui allie les cours religieux et laïcs.
C’est d’ailleurs l’objectif du programme destiné au Marocains auquel collaborent l’Israeli Zionist Federation et la World Zionist Organization. Cette dernière participe également, par son Department for Activities in Israel and Countering Antisemitism, à persuader les jeunes vivant dans les autres pays des conséquences de la montée de l’antisémitisme sur leurs évolutions et même sur leurs intégrités physiques en leur proposant la solution miracle : immigrer.
Les juifs marocains sont-ils séduits par l’aventure ?
Justement le papier de Jerusalem Post tombe au moment où Haaretz, l’autre grand quotidien, s’interrogeait la semaine dernière dans un article si «quelqu’un a-t-il entendu parler de nouveau immigrés marocains venus à Israël cette année ?».
Une introduction pour critiquer la décision du gouvernement Netanyahu de maintenir dans le projet de loi de finances 2016 d’une ligne budgétaire destinée à encourager l’immigration des juifs marocains, une mesure qui remonte aux années 60. Haaretz assure qu’il aurait été souhaitable de consacrer ces millions de dollars à réduire l’endettement (fin 2014, il s’établissait à 67% du PIB, ndlr) plutôt qu’a courir derrières des chimères.
Force est de constater qu’après la grande vague de départ de plus de 100 mille juifs du royaume vers les Kibbutz, la source d'immigration s'est tarie. Hormis quelques exceptions comme en février 2015 où on avait enregistré le départ de Shalom Abdelahak et son épouse. Il y a un mois des médias du Moyen-Orient avaient relayé les chiffres d’un l’institut israélien sur le nombre des juifs dans le monde arabe. Ils ne seraient que 2 400 à résider encore au Maroc. Il y a toujours émigration, mais Israël n’est plus leur point de chute.