C’est Salaheddine Mezouar qui était la vedette de la réunion, samedi à Rabat, des chefs des partis de la majorité gouvernementale. Le président du RNI a saisi l’occasion pour vivement critiquer la France. Sans la citer nommément, il a déclaré devant l’assistance, composées de parlementaires du PPS, MP, RNI et PJD, qu’il y a des forces coloniales qui tentent encore d’imposer leur tutelle sur leurs anciennes colonies.
Se montrant très agressif, le ministre des Affaires étrangères a rappelé que le royaume a subi des «coups» de la part de la France, estimant que la convocation par la justice française du patron de la DST, Abdellatif Hammouchi, en février dernier, n’était pas un acte isolé. Selon lui, elle répondait à une stratégie visant à nuire au Maroc.
Mezouar prévoit d’autres affaires Hammouchi
Et de citer les informations diffusées sur le net sur la vie privée de la n°2 de la diplomatie marocaine, Mme Mbarka Bouaida. Mezouar a toutefois fait l’impasse sur la fouille très poussée à laquelle il a été contraint de se soumettre à l’aéroport Roissy - Charles de Gaulle, fin mars dernier.
Le président du RNI jouant aux Cassandres, a dit s’attendre à d’autres «coups» émanant de la France. Mezouar tente-il de préparer le gouvernement Benkirane a l’éventualité d’une convocation de Mounir Majidi ? D’autant plus que Zakaria Moumni a déposé une plainte, en juin dernier à Paris, contre le secrétaire particulier du roi pour «torture» et «menaces de mort». Sans oublier l’affaire Adib-Bennani, qui sera examinée prochainement par un tribunal parisien. L’ex-inspecteur général des FAR demande à l’ancien capitaine 10 mille euros de dédommagements pour «diffamation».
Un ton qui étonne
Ce discours de la part de Salaheddine Mezouar a de quoi étonner. En pleine crise entre Rabat et Paris, et même suite à l’humiliation qu’il a subie à l’aéroport de Roissy, il n’avait jamais adopté pareil ton à l’égard de la France. Il s’était juste contenté des excuses, non écrites, exprimées par Laurent Fabius.
Ce réquisitoire contre la politique française intervient quelques jours après la la diffusion de documents confidentiels sur le web, accusant notamment le chef de la diplomatie de défendre les intérêts économiques de la France au royaume.