Entrée des marchandises des MRE au Maroc: La Douane promet la fouille minutieuse des véhicules

A partir du 1er mai prochain, tous les MRE qui souhaitent emporter dans leurs bagages des produits destinés à la vente au Maroc doivent bien se préparer. Car leurs véhicules seront exclus du régime actuel de l’admission temporaire, dont la durée maximale est de six mois pour les voitures de touristes et trois mois pour les véhicules utilitaires.

Statut de commerçant exigé, déclaration détaillée des articles avec factures à l’appui

Conformément aux nouvelles mesures prises à cet effet et qui rentreront en vigueur à cette date, les MRE transportant de la marchandise devront être inscrit au Registre de commerce, justifiant ainsi de la qualité de commerçant et une déclaration auprès des services de la Douane, détaille L'Economiste.

Cette marchandise devra ensuite faire l’objet d’une déclaration détaillée et tous les articles devront être inscrits sur une facture portant mention du numéro de nomenclature, la quantité, le poids et la valeur. Il s’en suivra une vérification par la Douane qui déterminera le montant des taxes et droits d’importation à payer. Voilà donc le détail des nouvelles mesures auxquelles les MRE seront assujettis.

Rappelons que le gouvernement a annoncé ce changement en novembre dernier. Cela devait initialement prendre effet le 1er janvier, avant d’être reporté au 1er mai, à la veille de la saison estivale. C’est en effet la période où les flux des voyageurs MRE et touristes connaissent les pics les plus élevés. Selon l’Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII), environ 150 fourgons pleins de toutes sortes de marchandises passent les frontières chaque jour pour alimenter le marché local. La même source a toujours décrié la «mauvaise qualité» de certaines de ces marchandises.

Dans les couloirs de l’Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII), les nouvelles règles réjouissent. Les Marocains de l’étranger «qui exercent cette activité font une concurrence déloyale à la fois au commerce extérieur, à l’industrie locale et aux sociétés de transport international», affirme à L’Economiste un commissaire qui requiert l’anonymat. D’après lui, «de nombreux MRE exercent l’activité de transport pour le compte d’autrui, car les chargements appartiennent souvent à des personnes tierces».

Campagne d’information à l’étranger

Par ces nouvelles mesures, l’ADII entend lutter contre l’informel, en partie alimenté par ce trafic et par ricochet récupérer le manque à gagner de l’Etat. Pour éviter des surprises désagréables aux MRE à leur débarquement dans les ports du royaume, la Douane a entamé une campagne d’information à travers les missions diplomatiques afin de sensibiliser les associations de Marocains à l’étranger, indique le quotidien économique.

Nous avons tenté de joindre plusieurs associations de MRE qui n’ont malheureusement pas voulu aborder la question. Pour certaines d’entre elles en France, l’import des marchandises dans les véhicules personnels «sont plus le fait des Marocains d’Espagne et d’Italie, très touchés par le chômage à cause de la crise».

Pour sa part, Cap Sud MRE estime la mesure légitime, dans le sens où «tout ce qui est informel est illégal et va à l’encontre de l’intérêt général». Son président réitère cependant que les autorités chérifiennes évitent encore d’aborder les questions cruciales qui préoccupent les Marocains de l’étranger, à savoir l'allongement de l’admission temporaire des véhicules des MRE de deuxième et de troisième générations, ainsi que le sort des Chibanis (retraités marocains en France).