Le blocus imposé par l’Algérie sur les camps de Tindouf, vient de passer au niveau supérieur. Depuis le mercredi 27 mars, les autorités du voisin de l’Est ont décidé d’installer des checkpoints mobiles afin, prétendent-elles, de «lutter contre la contrebande». Une opération à laquelle contribuent tous les différents corps de la sûreté (armée, gendarmerie et douane).
Une aubaine pour la direction du Polisario
Ils ont désormais le feu vert pour effectuer des contrôles de tout véhicule transportant des marchandises même d’un camp à l’autre. Un autre moyen pour restreindre encore plus la libre circulation de la population sahraouie. Auparavant, ils se limitaient uniquement à la surveillance des entrées et des sorties.
Ce tour de vis ordonné par le parrain algérien est du pain béni pour les finances des proches des amis de Mohamed Abdelaziz. Et pour cause, tout commerçant se voit obliger de demander de nouvelles autorisations, bien entendu moyennant le paiement de taxes forfaitaires ou des pots de vin pour avoir le droit de circuler avec sa marchandise à l’intérieur des camps.
Des impôts qui s’ajoutent aux nombreuses taxes déjà existantes. La direction du Polisario a, en effet, mis en place un dispositif juridique lui permettant de maintenir son emprise sur l'activité de négoce. Des mesures héritées des anciens régimes communistes. A titre d’exemple, les commerçants sont contraints d’avoir une carte valable uniquement pour une année afin d’exercer leur activité, et ce, après le paiement à la «douane» du Front de 600 dinars algériens.
Traquer les enregistrements de vidéos, l'autre objectif
Ce durcissement intervient, également, deux semaines après la diffusion par la chaîne marocaine Laâyoune TV de trois vidéos jusqu’à maintenant -deux d'un homme et une autre d'une femme de Tindouf- dénonçant la direction du Polisario qu’ils accusent de détourner les aides internationales destinées, en principe, à la population des camps. Et au passage, ils demandent à la représentation du HCR, présente dans les camps, de distribuer directement ces subventions aux habitants.
Cette décision sera-t-elle acceptée par les habitants, notamment les commerçants ? L’assassinat de l’armée algérienne de deux Sahraouis, en janvier, était à l’origine d’une vive contestation de la tribu Rguibates-Souaâd, à laquelle appartenaient les deux victimes. Après plus d’un mois de tension, finalement la direction a pu convaincre les familles d’enterrer leurs proches sans la moindre autopsie.