Les autorités algériennes ont expulsé une nouvelle fois des réfugiés syriens vers le Maroc. Les fait se sont produis hier dans l’après-midi et ont concerné 7 hommes, 8 femmes et 17 enfants.
Contrairement aux précédentes opérations, survenues vers la fin du mois de janvier dernier, cette fois, l’armée du voisin de l’Est a tenté d’effacer toute traces du passage des Syriens sur le territoire algérien, et ce, en veillant à confisquer leurs passeports, sachant que la majorité des Syriens qui arrivent en Algérie atterrissent à l’aéroport de Houari Boumediene.
Silence officiel à Rabat
Pour le moment, le gouvernement Benkirane se mure dans un silence absolu. Il n’a pas encore fait la moindre déclaration sur ces nouvelles expulsions. La question est de savoir pourquoi le Maroc reste silencieux. Est-il est en train de cogiter à une réaction appropriée ou bien va-t-il fermer les yeux pour ne pas envenimer, davantage, des relations déjà très tendues avec le pouvoir algérien ? La seconde option pourrait toute fois se révéler dangereuse pour le Maroc en encourageant Alger à refouler plus de réfugiés syriens vers le territoire marocain
Le royaume avait déjà expérimenté cette ligne de conduite sur le même dossier, mais au final cela n’a pas été un grand succès. Le gouvernement s’était notamment montré très discret lors de la première vague d’expulsion du 22 janvier 2014. A cette époque 27 Syriens avait été refoulés vers le Maroc. L’affaire avait été révélée par la presse et les ONG travaillant à Oujda. Elle a été ensuite suivie par l’arrivée de 70 autres réfugiés entre les 26 et 28 janvier. Ce n’est qu’en constatant la montée en flèche des expulsions que la numéro deux de la diplomatie marocaine, Mbarka Bouaida, avait décidé de convoquer l’ambassadeur algérien à Rabat. Elle lui avait alors signifié «la forte désapprobation» des autorités marocaines contre les expulsions des réfugiés syriens par l’Algérie vers le Maroc.
Il est fort probable que les nouveaux arrivants prennent la direction de Nador ou Tétouan à la quête d’une opportunité pour entrer dans les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta. Ces derniers jours 7 réfugiés syriens ont d’ailleurs réussi, une nouvelle fois, à rentrer à Ceuta en utilisant de faux passeports marocains. Les perspectives d’une installation au royaume ne sont guère encourageantes, notamment après la publication du fameux communiqué, du 4 mars, du ministère des Affaires islamiques déclarant la guerre, uniquement, aux mendiants syriens.