«La protection du patrimoine judéo-marocain dans toutes ses composantes est un devoir national», a déclaré lundi à Ifrane le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, lors du lancement de la caravane pour la protection de ce patrimoine, rapporte l'agence MAP.
En présence d'intellectuels, d'universitaires et de spécialistes de divers horizons, le ministre a plaidé pour la sensibilisation des générations futures pour une plus grande considération de cette richesse hors pair. D'après lui, cela passerait non seulement par l’engagement du ministère de la Culture, mais aussi des collectivités locales et la société civile. «Le patrimoine judéo-marocain, témoin d’une histoire commune qui remonte à plusieurs siècles, transmettra aux générations futures un héritage important : la cohabitation», a-t-il indiqué.
La restauration des synagogues, un engagement auquel le gouvernement adhère totalement
M. Sbihi a tenu à signaler que des actions sont menées dans ce sens, rappelant notamment la restauration prochaine de la synagogue Simon Attias d’Essaouira aux frais de l’Allemagne. En effet, l’Etat fédéral s’est engagé, conjointement avec la Fondation du patrimoine judéo-marocain, à financer la rénovation de ce lieu de culte judaïque. La fin des travaux étant prévue en 2015.
Outre cela, il y a eu début février à Fès, l’inauguration d’une synagogue restaurée grâce à des dons marocains, privés et allemands. Le chef du gouvernement avait d’ailleurs pris part à cette cérémonie. Ce qui n’avait pas manqué de faire le buzz vu sa formation politique (islamiste).
Le gouvernement tente par tous les moyens de réunir les Marocains, car jusqu’à présent, parler de judaïsme équivaut à parler d’Israël au sein de certains mouvements, islamistes notamment. La semaine dernière, un groupe de manifestants avait protesté contre une exposition hispano-juive organisée à l’Institut Cervantès de Tanger. Il faut toutefois signaler qu'il s’agit généralement d’actions isolées.
Pour rappel, la quatrième édition de la caravane du patrimoine judéo-marocain a débuté lundi 24 février à Ifrane, sous l’initiative de l’association Mimouna, soutenue par le Musée du judaïsme marocain et l’Université Al Akhawayn. Après Ifrane, la caravane passera également à Fès et Casablanca où elle s’achèvera mercredi 26 février. Cette année, l’événement rend hommage posthume à Simon Levy, ancien secrétaire de la Fondation du patrimoine judéo-marocain, décédé en décembre 2011. Pour l’occasion, la Fondation a préparé la présentation d'une partie de ce patrimoine conservé au Musée du judaïsme marocain à Casablanca.