L’affaire de la plainte contre le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi déposée en France reste au devant de l’actualité. Le ministère français des Affaires étrangères a vite réagit à la convocation de Charles Fries par Mbarka Bouaida. «En réponse à la demande des autorités marocaines, nous avons immédiatement demandé que toute la lumière soit faite, le plus rapidement possible, sur cet incident regrettable, dans l’esprit de l’amitié confiante qui lie la France et le Maroc», a indiqué, hier, un communiqué du porte-parole au Quai d’Orsay.
Des propos destinés, essentiellement, à rassurer la partie marocaine. Il faut dire que celle-ci n’a guère apprécié que des policiers français aillent frapper, jeudi 20 février, à la porte de l’ambassade du royaume à Paris. Ils étaient venus remettre à Abdellatif Hammouchi une convocation émanant d’un juge d’instruction. Le chef de la DGST se trouvait alors à Paris. Il accompagnait Mohamed Hassad, dans le cadre d’une réunion très importante des ministres de l’Intérieur du Maroc, de la France, du Portugal et d’Espagne, dédiée à la consolidation de la coopération entre les quatre pays contre le crime organisé, l’immigration illégale et le terrorisme.
Le précédent de la visite d’Ayrault à Alger
Cette affaire est le deuxième faux pas commis, en l’espace de deux mois, par les autorités françaises sur le dossier des relations avec le Maroc. Il faut en effet se rappeler que la diplomatie marocaine avait été fortement contrariée par Jean-Marc Ayrault, il y a quelques semaines.
A l’occasion de sa visite à Alger, le Premier ministre français n’avait en effet pas émis la moindre objection à ce que la déclaration finale sanctionnant sa visite de travail de deux jours comporte des parties en défaveur du Maroc dans le dossier du Sahara. Elle appelait notamment à «l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations Unies, ainsi que des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité».
Ces passages ont suscité l’ire à Rabat, contraignant le département de Laurent Fabius à intervenir pour rectifier le tir. Pour mémoire, un porte-parole du Quai d’Orsay s’est empressé de préciser que «le Maroc a présenté en 2007 un plan d’autonomie pour le Sahara occidental, que la France considère comme une base sérieuse et crédible pour une solution négociée».
Ce nouvel incident montre que les relations entre Paris et Rabat ne sont pas autant au beau fixe que le laisse entendre les proses officielles tant au Maroc qu’en France.