Commémoration particulière à Laâyoune de la journée mondiale des droits de l’homme, célébrée annuellement le 10 décembre. La capitale du Sahara a connu, hier et jusqu’aux premières heures de la matinée, de petits sit-in et des marches à l’initiative des partisans du Polisario en faveur de l’autodétermination. Ils ont également voulu exprimer leur mécontentement vis à vis du vote favorable du Parlement européen pour l’accord de pêche conclu entre le Maroc et l’UE, par 310 voix contre 204 et 49 abstentions. Une fois de plus les forces de l’ordre ont chargé les manifestants y compris les étrangers.
«Un autre cadeau au Polisario»
Les cinq ressortissants espagnols qui ont participé au sit-in du petit groupe, dont les membres ne dépassaient même pas la vingtaine, d’abord sur l’avenue Smara puis ensuite au quartier Maâtallah, portant des t-shirt sur lesquels est écrit «libérer les prisonniers» n’ont pas été épargnés par l’intervention musclée des éléments de la police, comme le montre certaines vidéos. La version du côté marocain fustige la provocation des militants espagnols qui ont manifesté torses nus. Ils ont d'ailleurs été arrêtés pour «atteinte à la pudeur» sur la voie publique avant d’être libérés un peu plus tard. Certains médias marocains n'hésiteront pas à exagérer en réinterprétant une dépêche de la MAP. C'est le cas du quotidien Aujourd'hui le Maroc qui n'hésitera pas à titrer : "Laâyoune : une quarantaine de femmes manifestent seins nus".
«Je ne sais pas pourquoi, des individus tiennent tant à donner des cadeaux à la direction du Polisario en pareilles occasions alors que le Maroc vient de marquer des points sur la scène internationale, notamment après la visite du roi Mohammed VI aux Etats-Unis et sa rencontre avec Barack Obama», nous confie une source basée au Sahara. «Il ne faut pas tomber dans le piège du Polisario, nous avons besoin du calme et de la retenue, notamment d’ici avril 2014. C'est le défi à relever», ajoute la même source.
Ce recours à la force contre le petit groupe de l’avenue Samara et les cinq Espagnols n’est pas sans rappeler ce qui s’est produit lors de la dernière visite, en octobre dernier, de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross à Laâyoune et Smara.