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Tribune

MINURSO : un mandat controversé à la veille de l’examen de son renouvellement !

Ce 22 avril, le Conseil de Sécurité des Nations est appelé à examiner un projet de résolution portant sur le renouvellement du mandat de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) qui arrive à son terme le 30 avril 2013. Celui-ci devrait être soumis au vote du Conseil de sécurité le 25 avril. Un exercice somme toute habituel depuis la création de la MINURSO sous l’autorité du Conseil, par sa résolution 690 (1991).

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Vers un enlisement de la MINURSO ? /DR
Temps de lecture: 4'

La proposition d’élargir le mandat de la MINURSO à un monitoring des droits de l’homme, rejetée en 2010 (véto de la France) est à nouveau à l’ordre du jour onusien. Sous l’impulsion de l’Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies, les USA présentent un projet de résolution pour adoption au Conseil de sécurité en ce sens. La communauté internationale est partagée et pour cause !

Rien dans les recommandations du rapport du Secrétaire général sur la situation au Sahara occidental présenté au Conseil de Sécurité le 8 avril dernier, conformément à la résolution 2044, ne laissait supposer l’orientation vers un changement de mandat de la MINURSO.

C’était sous-estimer le degré d’influence de Christopher Ross auprès du «Groupe des Amis du Sahara occidental» composé des États-Unis, de la France, de l'Espagne, de la Grande-Bretagne et de la Russie, dont 4 pays sont membres permanents du Conseil de Sécurité. Une pièce maîtresse dans le dispositif onusien !

Il est surprenant d’envisager l’extension du mandat de la MINURSO alors que les Nations Unies ont fait la démonstration de leur incapacité à exécuter les termes de l’actuel mandat. Envisager toute modification est un aveu d’échec qui mérite que les Nations Unies en tirent sérieusement les conclusions, à commencer par une autocritique et une évaluation de la MINURSO depuis la date de sa création, sans éluder la question des exactions commises par certains de ses membres en ce qui concerne notamment l’exploitation et les violences sexuelles.

MINURSO, organisation non grata ?

Après plus de vingt ans, les populations ont aujourd’hui le sentiment d’être assiégées par la MINURSO et remettent clairement en cause la légitimité de celle-ci. Exaspérées par une telle présence, les populations ont développé un sentiment d’hostilité, un sentiment partagé des deux côtés de la frontière.

Le rapport 2013 du Secrétaire Général indique clairement à cet égard que son «Envoyé personnel a constaté que les Sahraouis des deuxième et troisième générations étaient déçus par le manque de progrès dans les négociations. Bon nombre se sont déclarés favorables à des actions radicales…ou à la nécessité de demander à la MINURSO de reconnaître son impuissance et de s’en aller.»

Cette option de mettre fin au mandat de la MINURSO, a déjà été sérieusement envisagée par le Secrétaire général des Nations Unies dans son rapport au Conseil de sécurité en 2002 (rapport S/2002/78) face au blocage de la situation et l’incompatibilité des positions. Comment légitimer alors l’extension du mandat d’une mission en échec ? En quoi l’extension de son mandat serait-elle de nature à contribuer au règlement définitif d’un conflit qui n’a que trop duré ? Aucune certitude quant à une telle finalité, en revanche, l’enlisement de la situation risque bien de perdurer ad vitam aeternam.

Il est par ailleurs légitime de questionner la réelle motivation d’une telle proposition venue manifestement davantage polluer le fonds du dossier que de le solutionner, donnant le sentiment que les Nations Unies sont devenues une bourse aux droits de l’homme à la faveur des intérêts géostratégiques.

L'alibi des droits de l'homme

Quelle crédibilité en effet, à avancer la dimension des droits de l’homme quand on sait que l’Algérie ne s’est jamais soumise aux obligations statutaires, notamment du Haut Commissariat aux Réfugiés. Son refus d’autoriser le HCR à procéder au recensement des populations dans les camps de Tindouf n’est-il pas un affront à une institution spécialisée des Nations Unies qui prouve si besoin était l’impossibilité de l’institution à se faire respecter et à faire respecter les droits de l’homme dans les camps. Qui prend aujourd’hui fait et cause du sort réservé aux réfugiés qui osent exprimer une opinion divergente de celle du Polisario et de l’Algérie, tels que Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud refoulé en Mauritanie ou l’artiste Najem Allal violenté et mis en quarantaine ? Pourquoi le principe du retour librement consenti n’est-il pas garanti ? Quid des expulsions massives des Marocains d’Algérie ? Autant de questions de droits de l’homme éludées !

Frilosité, complicité ou autre, quelque-soit la raison de cette exonération, rappelons que les droits de l’homme ne sont ni négociables ni à géométrie variable. Ils sont universels et cette universalité doit s’étendre aux camps de Tindouf en Algérie. Le doute est donc grandement autorisé quant à la finalité de la proposition américaine, d’emblée vouée à l’échec, dès lors que l’Algérie et par extension le Polisario bénéficient d’une exception absolue à cette universalité aux droits humains.

La proposition d’extension du mandat de la MINURSO semble donc entachée d’une approche déséquilibrée alors que le Maroc a entrepris un vaste champ de réformes sur le terrain démocratique, largement saluées et encouragées par la communauté internationale. L’adoption par voie référendaire de la nouvelle Constitution du Maroc à une écrasante majorité par les populations dans les Provinces du Sud participe de cette autodétermination dont l’option s’inscrit dans le cadre d’une régionalisation avancée.

Des efforts peu reconnus

Les droits de l’homme sont donc clairement un alibi et l’extension du mandat de la MINURSO une manoeuvre de diversion dont les conséquences risquent d’être la déstabilisation de toute la région sahélo-saharienne déjà menacée par l’insécurité, les trafics illégaux et la prolifération de mouvements extrémistes.

Le mandat de la MINURSO est clair. Le cadre de négociation régi par le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies en matière de règlement pacifique des conflits, ne permet pas à l’ONU d’imposer une solution. En effet, «Les parties à tout différend dont la prolongation est susceptible de menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales doivent en rechercher la solution, avant tout, par voie de négociation».

Seule une solution politique mutuellement acceptable permettra d’asseoir une paix juste et durable entre les parties. A ce stade, la seule solution considérée comme sérieuse et crédible par le Conseil de sécurité des Nations Unies est la proposition d’autonomie présentée par le Maroc le 11 avril 2007. Tous les efforts doivent être conjugués en ce sens dans l’intérêt des populations. 

Visiter le site de l'auteur: http://www.europe-maroc.com

Tribune

Latifa Aït-Baala
Présidente du Centre EuroMéditerranéen pour la Coopération et la Diplomatie Citoyenne
Les 2 Abdel Aziz doivznt se reposer
Auteur : zsahara
Date : le 14 décembre 2013 à 17h49
Avant de réclamer l'extension du MINUIRSO, les 2 1bdel Aziz doivent appliquer le droit des hommes en organison des élections présidentielles à la norme internationale.
@lotfizakaria
Auteur : charmeur de serpent
Date : le 23 avril 2013 à 14h00
Votre dernier commentaire est d'un raisonement chaotique qu'on n'arrive pas à comprendre de quoi vous parlez exactement.

A titre d'information, quand on est pour l'UNION, on ne prône pas la DIVISION.
Désolant !
Auteur : charmeur de serpent
Date : le 23 avril 2013 à 13h29
Quand on regarde cette vidéo, on voit bien le vrai rôle que joue la MINURSO Dans le conflit du Sahara Marocain :

http://www.yabiladi.com/videos/details/3457/sahara-video-accablante-pour-minurso.html

Je pense qu'il est temps de demander aux agents secrets, déguisés en membres de la mission onusienne, de quitter le territoire Marocain puisqu'ils ne respectent pas la mission qu'on leur a confiéé.
charmeur de serpent
Auteur : lotfizakaria
Date : le 23 avril 2013 à 13h19
belle leçon d'histoire...sauf que tu oublies que les israeliens disent la même chose que toi concernant le grand israel et après avoir occupé par la force et chassé la plupart des palestiniens, une partie de la palestine , il continue a coloniser la cisjordanie...ce qui s'est passé le siécle dernier ou il y'a plusieurs siécle n'engage pas les générations actuel...avant ma tribu était "marocaine" de meknes...il y'a 4 siécle, les beni chekroun...on a été déplacé par le sultan marocain de l'époque dans la région de tlemcen à nedroma exactement.et depuis je suis algérien (depuis la régence turc si ça te dit quelque chose")..c'est le même cas des habitants de bechar, timimoun et jusqu'a tindouf ils ont vécu la colinisation francaise comme tous les algériens et depuis 1962 sont algériens...
les sahraouis ont vécus la colonisation espagnole, les mauritaniens francaise etc...depuis ont est libre et independant...la france et l'espagne peuvent aussi réclamer leur sahara perdus, non? il faut mettre fin à cette guerre des mémoires et essayer de construire une union maghrébine ou tous les maghrébins peuvent circuler librement, s'installer, travailler ...comme l'europe l'a fait...et prenons l'exemple de la france et l'allemagne...03 grandes guerres, dont deux mondiales, des millions de morts, de drames et là il sont unis
Pour les intéressés
Auteur : charmeur de serpent
Date : le 23 avril 2013 à 12h32
Voici l'histoire :

" La partie méridionale ( sud mauritanien et Mali occidental ) vécut sous l'influence du royaume noir du Ghana puis au XIème siècle la région voit la naissance du mouvement almoravide. Le chef berbère de l'Atar, Yahia Ibn Ibrahim, après un pèlerinage à la Mecque, prend l'initiative d'appeler le savant marocain Ibn Yasin afin de prêcher le Coran aux populations de la région. Les disciples de Ibn Yasin se regroupent dans une île près de la côte mauritanienne dans un couvent fortifié ( ribat d'où le nom Al Morabitun, ceux du ribat ). Ils donnent naissance à l'expansion Almoravide qui s'étendra jusqu'à la moitié du XIIème siècle de l'Espagne au Sénégal et de la côte atlantique jusqu'à l'Algérie centrale.
C'est par la suite le tour des Almohades, originaires du Maroc, d'unifier le Maghreb, du golfe de Gabès à l'Atlantique, entre le XIIème et le XIIIème siècle.
Après la chute de la dynastie Almohade, plus aucune dynastie ne sera capable d'unifier le Maghreb. A partir du XIIIème siècle, les Maqil, nomades venant de l'Orient arabe, envahissent le Sud. Au nord, le Maroc se cantonne approximativement dans ses limites actuelles à partir du XIVème siècle. Repoussés au Sud de l'Oued Draa par le sultan marocain de la dynastie mérinide vers 1270, les Maqil occupent progressivement, entre le XVème et le XVIIème siècle surtout, le territoire s'étendant de l'Oued Draa à l'actuelle Mauritanie. Ils entrent en symbiose avec les berbères, nomades eux aussi. C'est de cette union que naît la population actuelle du Sahara Occidental ".

Quand on lit ce passage de l'histoire, on s'aperçoit que le Sahara Occidental faisait bel et bien partie du territoire Marocain avant l'arrivée des Maqil, nomades venant de l'Orient Arabe et qui dit nomades dit peuples dont le mode de vie comporte des déplacements continuels et s'il n'y avait pas l'Atlantique, ils seraient déjà en Amérique du Sud. Après, ils se sont mélangés avec les bérbères Marocains pour constituer la population actuelle du Sud du Maroc. Après, vous connaissez la suite.

Maintenant, il faut être de mauvaise foi pour ignorer cette page déterminante de l'histoire.

@bilall_ : Pour les grandes puissances, ce conflit reste un conflit des intérêts et ce que vous dites sur la France s'applique aussi sur les Etats Unis et vos dirigeants en savent quelque chose.
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