Comme à Dakar en 2011, le Forum social mondial de Tunis est scène d’affrontements entre les délégations marocaines et celle du Polisario, soutenue par les Algériens. Depuis le début de ce rendez-vous, la tension entre les parties était palpable et il a suffit d'une petite étincelle pour l'embrasement général. Ainsi, vendredi, un journaliste marocain qui était en train de filmer un atelier de débat sur la question du Sahara a été la cible d’attaques d’éléments du Polisario.
Une dépêche de l’AFP rapporte que le journaliste, dont l’identité n’a pas été révélée, «a été empêché de filmer et des activistes algériens ont tenté de lui arracher sa caméra». Faut-il rappeler qu’Alger a interdit à plusieurs syndicalistes et acteurs associatifs et des droits de l'Homme, en rupture de ban avec les autorités, de prendre le chemin de la Tunisie pour participer au FSM. Une mesure qui est d'ailleurs à l’origine de la tenue, jeudi, dans la capitale tunisienne d’un sit-in devant l’ambassade algérienne, dénonçant une telle mesure.
Le Maroc demande une enquête
A Tunis, la délégation marocaine compte porter plainte contre les agresseurs du journaliste. Même son de cloche auprès du ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement. Dans des déclarations à l’AFP, Mustapha El Khalfi assure qu’«il faut ouvrir une enquête pour clarifier les circonstances et les responsabilités».
Et d’appeler les organisateurs «à prendre toutes les mesures à même d'éviter de tels actes nuisibles au bon déroulement du Forum». Le ministre a dit également «condamner et rejetter ces actes d'agression», estimant que cet indicent est une «faillite de la thèse séparatiste».
Au FSM de Tunis, 500 personnes composent la délégation marocaine contre 100 pour le Polisario. A ce Forum, les amis de Mohamed Abdelaziz ont réussi à marquer des points en réservant des ateliers de débat exclusivement à la question du Sahara. Le Polisario est membre du comité préparatoire du FSM.
Dans des déclarations à Yabiladi.com, le député Abdessamad Idrissi, qui a participé au FSM, a regretté que "le Maroc ait pris part à cet événement sans la moindre concertation ni coordination entre les différentes composantes de sa délégation". Les nouvelles en provenance de Tunis ne sont guère bonnes pour le Maroc, notamment sur la question du Sahara.