Grandi Navi Veloci (GNV) «vient d'obtenir des autorités marocaines le feu vert pour exploiter encore, jusqu'à la fin de l'année [2013], la ligne avec le Maroc», écrit le journal français Midi Libre vendredi 22 mars. En effet, la compagnie italienne avait décroché, l’année dernière, l’exploitation de la traversée sur Sète-Nador et Sète-Tanger suite à l’appel d’offres lancé par le ministère marocain du Transport. Mais, le contrat devrait normalement prendre fin en mai prochain. Et cette année, un nouvel appel d’offres devait être lancé.
Qu’en est-il de l’appel d’offres ?
Or, rien d'officiel n'a été annoncé dans ce sens et aucun média marocain ne traite le sujet. Le département de Rebbah, quant à lui, reste injoignable. Par contre, le site Directferries.fr a clairement annoncé la nouvelle le 21 mars dernier : «Vous attendiez cette nouvelle avec impatience! C'est parti : les réservations 2013 vers le Maroc depuis la France, l'Espagne et l'Italie sont ouvertes avec Grandi Navi Veloci!».
Au sein de la profession, c’est le flou total. Du côté de l’Union marocaine du Travail (UMT), la rumeur court et inquiète. Le secrétaire national du syndicat, Brahim Karfa l’a «appris par l’intermédiaire d’un armateur», dit-il à Yabiladi, refusant de révéler l’identité dudit armateur. Pourtant «en début d’année, nous avons eu une rencontre avec le ministre [du Transport, Aziz Rebbah, ndlr]. Il nous a garanti que si la Comarit ne trouve pas une solution à ses problèmes, il lancerait un appel d’offres pour que les sociétés marocaines et étrangères y soumissionnent. Ainsi, il imposerait la condition de récupérer les marins de la Comarit pour exploiter la ligne», explique le syndicaliste. «Mais on n’a rien vu», dit-il, d’un ton partagé entre doute et déception.
M. Karfa dit avoir «envoyé une lettre au ministre» mardi matin, afin de pouvoir discuter à ce sujet. Il attend une réponse. Cette affaire pourrait davantage jeter le discrédit sur la manière dont le gouvernement gère la crise du secteur maritime. D’autant que la pérennité du pavillon marocain est sérieusement menacée.
Si les informations diffusées par Midi Libre sont exactes, cela voudrait dire que la possible reprise de la Comarit, annoncée récemment suite à son redressement judiciaire, ne serait plus d’actualité. Où est la transparence dans la gestion des affaires qui intéressent des centaines de milliers de MRE ?