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Grand Angle

Diaspo #314 : A Paris, Fatine El Bouni célèbre le patrimoine du Maroc

A Paris, sa ville se résidence, Fatine El Bouni œuvre à promouvoir au mieux le patrimoine du Maroc, en se spécialisant dans le service de traiteur. Elle se charge ainsi de toute l’organisation de fêtes en leur donnant un caractère traditionnel marocain, et ce dans tous les détails, des mets à la décoration.

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Fatine El Bouni a vu le jour en 1988 à Fès. C’est dans la capitale spirituelle du Maroc qu’elle effectue toutes ses études jusqu’au baccalauréat. Elle s’installe ensuite en France, en 2006. Passionnée de la cuisine marocaine depuis son enfance, elle n’a cependant pas imaginé que les recettes traditionnelles du terroir deviendraient la base de son activité professionnelle. Elle y début par hasard, inspirée de certains utilisateurs sur les réseaux sociaux. «L’une de mes amies tenait une page sur Instagram spécialisée. J’ai décidé de lui emboîter le pas et mon compte a bénéficié d’un succès inattendu», nous a-t-elle déclaré.

Durant sa vie au Maroc, Fatine n’a cependant pas été en contact régulier avec le monde de la gastronomie. «Je ne cuisinais pas de plats. Quand j’étais jeune, j’avais plutôt l’habitude d’observer ma grand-mère à l’ouvrage», se souvient celle qui se mettra plus tard aux fourneaux, inspirée par les mets de son aïeule et par ses souvenirs gustatifs. Elle bénéficie de l’aide de sa mère, de ses tantes, de son père et du reste de la famille.

La jeune femme n’a pas consacré sa page uniquement aux recettes ancestrales. Elle a commencé aussi à en apprendre davantage sur les vêtements traditionnels marocains et la culture de son propre pays. «Je suis originaire de Fès et mon père est guide touristique dans la ville, donc je sais beaucoup sur la culture marocaine et l’artisanat. J’ai essayé d’en faire quelque chose sur ma page», souligne-t-elle. Après avoir posté une takchita appartenant à sa grand-mère âgée de 80 ans, elle connaît un succès encore plus grand sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, elle combine le service traiteur avec des spécialités marocains, ainsi que la mise en valeur de tout se qui se rapporte au patrimoine national.

Du virtuel au réel

Fatine s’est contentée des réseaux sociaux pendant un an et demi, avant de décider de fonder son entreprise «Dalia Catering», en septembre 2022 à Paris. «Je reçois de nombreuses demandes via la page. J’organise des mariages et des fêtes en proposant de la cuisine marocaine. Mon entreprise porte le prénom de ma fille Dalia, qui est de plus en plus rare», nous déclare-t-elle. Dans la capitale française, l’entrepreneuse tente de combler une partie du manque en matière de cuisine marocaine, d’autant que dans la ville, «nombreux sont les restaurants qui se présentent comme marocains mais ne servent pas de mets traditionnels comme cela devrait être».

Autour d’un plat ancestral, Fatine construit ainsi tout un univers. Elle porte des vêtements traditionnels lors des fêtes qu’elle organise, elle explique à ses clients et à l’assistance les composantes de ces mets tant prisés à travers le monde… Autant dire qu’elle propose un voyage culinaire, lequel n’est qu’une ouverture vers l’ensemble de la culture de son pays d’origine. «Mes clients sont de diverses nationalités, dont je reçois des commandes pour les fêtes de mariage. Nombre parmi eux sont notamment du Maroc et d’Algérie», ajoute-t-elle.

A terme, la cheffe d’entreprise et mère de trois enfants aspire à retourner au Maroc, en portant le même projet. «Mon mari est algérien et c’est lui qui m’encourage à revenir. J’avais l’habitude de donner des cours de cuisine, mais faute de temps, j’ai abandonné l’idée», nous dit-elle.

Un engagement associatif

Il y a un mois, Fatine a fondé une association pour préserver le patrimoine marocain. Inscrite à l’UNESCO, l’ONG a pour but de «faire connaître et protéger le patrimoine marocain et la cuisine du terroir». Dans ce cadre, la fondatrice projette de se relancer dans les cours de cuisine marocaine, cette fois-ci en partenariat avec les autres acteurs de la société civile.

«Nous soumettons des pétitions pour préserver le patrimoine marocain et pour lutter contre son pillage. L’une d’elles dénonce notamment la tentative de vol du caftan marocain. Elle a bénéficié de 27 000 signature», ajoute Fatine. Menant par ailleurs divers projets également avec des instances officielles du Maroc, elle œuvre dans ce cadre-là aussi à la mise en valeur de l’héritage national au sein de la diaspora. Elle envisage même de s’ouvrir aux cuisines internationales, avec des formations spécialisées.

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