Menu

Grand Angle

Maroc : L’USFP frappe à la porte du gouvernement Akhannouch

Après trois années passées dans l’opposition, l’USFP veut renouer avec son passé de parti de gouvernement. Pour ce faire, les socialistes pointent un rendement de l’exécutif Akhannouch qui serait «en deçà de l'ambition royale et la volonté populaire» et invoquent l’histoire de l’expérience gouvernementale depuis 1998.

Publié
Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP / Ph. Hassan Ouazani - JA
Temps de lecture: 2'

L’USFP frappe à la porte de l’exécutif présidé par Aziz Akhannouch. Dans un communiqué publié hier à l’issue de la réunion de leur bureau politique, les socialistes appellent à «un remaniement gouvernemental qui répond aux attentes du peuple marocain et à ses forces vives».

Les camarades de Driss Lachgar estiment qu’une éventuelle intégration d’une nouvelle composante au tour de table de l’actuelle majorité, constituée du RNI, PAM et Istiqlal, assurerait une «revitalisation du cycle de prise de décision gouvernementale d'une manière qui permettrait au gouvernement (…) d’entrer dans le dynamisme de la nouvelle phase annoncée par le Roi du pays» dans son discours du trône du 28 juillet dernier.

Après un diagnostic des indicateurs du pays qui seraient dans le rouge, le remaniement tant souhaité par l’USFP serait le remède idoine. «En examinant la situation politique et sociale actuelle, la direction du parti est d'avis que tous les indicateurs de la gestion gouvernementale et les éléments de lecture de la situation actuelle qui en découlent, ainsi que les prévisions des données de l'avenir proche, en particulier la production et les prix des carburants dans le monde (…) appellent à la nécessité d'opérer un bouleversement qui ne se limite pas à des changements dans le "casting" humain de l'exécutif».

Et de conclure en constatant que les projets menés par le gouvernement Akhannouch «sont en deçà de l'ambition royale et de la volonté populaire de révolutionner le système national de création des richesses».

L’USFP a déjà pris ses distances avec la «coordination» des partis de l’opposition

Le bureau politique de l’USFP fait appel aussi à l’histoire pour justifier son entrée au gouvernement Akhannouch, saluant ainsi «les traditions politiques efficaces qui ont commencé avec le gouvernement d'alternance consensuelle». Pour mémoire en septembre 2000, l’exécutif El Youssoufi II intégrait trois ministres du Mouvement National Populaire, dirigé alors par feu El Mahjoubi Aherdane. En 2013, Abdelilah Benkirane a été contraint de faire appel au RNI pour combler le vide laissé par le basculement de l’Istiqlal dans les rangs de l’opposition.

Depuis quelques mois l’USFP se prépare à endosser l’habit gouvernemental. Le Parti de la Rose a nettement pris ses distances avec ses anciens partenaires de l’opposition, le Mouvement populaire, le PPS et le PJD, réunis au sein d’une instance de «coordination», lancée en mai 2022. Les socialistes avaient, d’ailleurs, refusé d’adhérer à la demande de former une commission d’enquête parlementaire «sur l'importation du gasoil russe et les soupçons sur la transparence, l'intégrité et la légitimité qui entourent le processus». Une défection qui avait jeté aux oubliettes l’initiative parlementaire. La présence des 34 sièges de l’USFP à la Chambre des représentants aurait pu bouleverser un peu les calculs en faveur des 65 députés du MP, PPS et PJD. 

Pour rappel, en septembre 2021, l'USFP avait choisi à contrecœur d’occuper les bancs de l’opposition à la Chambre des représentants.

Au Maroc, le mi-mandat du gouvernement est souvent l'occasion d'effectuer des remaniements ministériels. Le cabinet Akhannouch entrera dans sa troisième année, le 8 octobre prochain.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com