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Ramadan dans l'Histoire #19 : La conquête de la Mecque, grand tournant de l'histoire de l'islam

Au cours de la huitième année de l’Hégire, le prophète Mohammed dirige une grande armée de Médine vers La Mecque, après que les Qurayshites ont violé le traité de paix Hudaybiyah. Les musulmans entrent alors à La Mecque sans combat et déclarent l'amnistie pour son peuple. Cet événement constituera un changement majeur dans l'histoire de l’islam.

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Photo d'illustration. / DR
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Le 20e jour du mois de Ramadan de l'an 8 de l'Hégire, correspondant au 10 janvier 630, les musulmans, menés par le prophète Mohammed — que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui —, ont pu entrer à La Mecque avec une armée imposante, sans rencontrer de résistance de la part des Qurayshites. Cet événement a marqué un tournant décisif dans l'expansion de l'islam à travers la péninsule arabique.

Dès le début de la prédication islamique, le prophète et ses fidèles ont été la cible d'attaques répétées de la part des polythéistes de Quraysh à La Mecque, les contraignant à migrer vers Médine. Après cette migration, le retour à La Mecque leur fut impossible.

Lors de la sixième année de l'Hégire, le prophète a fait un rêve où il se voyait entrer à La Mecque avec ses compagnons. Le lendemain, il a demandé à ces derniers de se préparer pour un pèlerinage pacifique à La Mecque, sans intention belliqueuse envers les Qurayshites.

Les raisons de la conquête

Les chefs de Quraysh ont cependant refusé l'accès à La Mecque, ce qui a conduit à des négociations aboutissant au traité de paix d'Hudaybiyah. Cet accord prévoyait notamment une trêve de dix ans et stipulait que les musulmans quitteraient La Mecque cette année-là, mais pourraient revenir pour le pèlerinage l'année suivante.

Le traité interdisait également d'attaquer les tribus alliées et stipulait que les musulmans devaient renvoyer tout Qurayshite qui les rejoindrait sans l'autorisation de son tuteur, tandis que Quraysh pouvait accueillir les musulmans revenant à eux. Chaque partie pouvait choisir ses alliances, soit avec Mohammed, soit avec Quraysh et La Mecque.

La tribu des Banu Khuza'ah a choisi d'entrer dans l'alliance musulmane, tandis que les Banu Bakr se sont alliés à Quraysh. Mais en l'an 8 de l'Hégire, Quraysh a rompu le traité d'Hudaybiyah en soutenant les Banu Bakr dans une attaque contre les Banu Khuza'ah.

En réponse, le Prophète a appelé à la mobilisation de l'armée, gardant secrète son intention de marcher vers La Mecque, comme le rapporte Ali Muhammad Al-Sallabi dans son ouvrage «La biographie du Prophète». «Lorsque le Prophète Mohammed a décidé de conquérir La Mecque, il a tenu à garder le secret pour que Quraysh ne puisse pas se préparer à l'affronter. Il n'a même pas informé ses proches, comme Abu Bakr Al-Siddiq ou sa femme Aisha, de ses réelles intentions», précise-t-il.

Le 10e jour de Ramadan, l'armée musulmane, forte de 10 000 hommes, quitte Médine et atteint La Mecque en dix jours, selon Ibn Al-Athir Al-Jazari dans «Al-Kamil dans l'histoire». Le prophète a élaboré un plan pour entrer dans la ville par quatre côtés, rendant les Qurayshites impuissants face à l'avancée musulmane.

Dans «Assirah Annabaouiya», Ragheb Al-Sarjani relate que «les armées islamiques sont entrées à La Mecque comme prévu par le messager. La plupart des habitants de La Mecque sont restés chez eux et les rues étaient presque désertes». «C'était le souhait du Messager qu'aucun combat n'ait lieu, surtout sur cette terre sacrée», ajoute-t-on.

Les résultats de la conquête de La Mecque

Le prophète Mohammed a alors décidé de pardonner aux habitants de La Mecque, rassemblés autour de la Kaaba, malgré les torts qu'ils lui avaient infligés, ainsi qu'aux musulmans. Selon «Assirah Annabaouiya», l'entrée des musulmans à La Mecque a été «le plus grand moment de la biographie du Prophète, car il effaçait les traces de souffrance et de douleur, un moment attendu par les musulmans pendant plus de vingt ans, où le sanctuaire de Dieu serait régi par la loi divine, après treize années consécutives de douleur, de torture et de persécution à La Mecque».

La même source poursuit : «Le jour de la conquête de La Mecque a été un jour remarquable, riche en enseignements et en leçons : maîtriser la situation, réaliser la vérité, détruire le mensonge en brisant les idoles, unir les cœurs, pardonner aux ennemis les plus farouches et les amener à l'islam avec une haute moralité, et d'autres grandes positions exprimées par le Prophète ce jour-là.»

Le numéro 29 de la revue mensuelle «Daaouat Al Haq», éditée par le ministère des Habous et des Affaires islamiques, indique que «la conquête de La Mecque a été le tournant le plus crucial et le plus grand dans l'histoire de l'appel du Messager de Dieu, car elle a éliminé la plus grande et la plus violente résistance, qui constituait une barrière solide entre les Arabes et l'islam». «Les Arabes regardaient Quraysh avec vénération, adoptant la position de Quraysh vis-à-vis de l'islam», explique-t-on.

Le magazine ajoute que «lorsque les Arabes ont vu l'armée musulmane entrer victorieuse à La Mecque, ils ont compris que la Providence divine les protégeait. Quand les Qurayshites se sont rendus et que les Arabes ont constaté la force des musulmans, ils se sont empressés de se convertir à l'islam en masse».

pra
Date : le 19 mars 2025 à 15h13
Merci à yabis news d'avoir publié cet intéressant article. Effectivement, l'événement de la conquête de La Mecque par le prophète Mohammed en 630 de notre ère (8e année de l'Hégire) est un tournant décisif dans l'histoire de l'islam. Cette conquête marque non seulement la fin des hostilités entre les musulmans et les Qurayshites, mais elle symbolise également l'affirmation de l'islam comme une force unificatrice et pacificatrice. En entrant à La Mecque sans combat et en déclarant l'amnistie pour les habitants, Mohammed a montré un exemple de clémence et de réconciliation, ce qui a permis de rassembler les tribus arabes sous la bannière de l'islam. Ce moment est souvent perçu comme une victoire spirituelle et politique, car la Mecque est le lieu le plus sacré de l'islam, abritant la Kaaba. La conquête a permis de purifier la Kaaba des idoles et de rétablir le monothéisme, renforçant ainsi l'identité islamique. En parallèle, le site d'Al-Aqsa à Jérusalem revêt également une immense importance religieuse et historique pour les musulmans. La mosquée Al-Aqsa est considérée comme le troisième lieu saint de l'islam, après La Mecque et Médine. Selon la tradition islamique, c'est de cet endroit que le prophète Mohammed aurait effectué le voyage nocturne (Isra) vers le ciel (Mi'raj). Ce lieu est donc chargé de significations spirituelles et symboliques, tout comme La Mecque. La situation actuelle autour d'Al-Aqsa est marquée par des tensions politiques et religieuses. Les conflits autour de ce site sont souvent perçus comme des luttes pour la souveraineté et l'identité, tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens. La préservation de ce lieu sacré est essentielle pour les musulmans du monde entier, tout comme la conquête de La Mecque a été un moment clé pour l'unité et la consolidation de la communauté musulmane à l'époque de Mohammed. Ainsi, tant la conquête de La Mecque que la question d'Al-Aqsa illustrent des enjeux de pouvoir, d'identité et de spiritualité au sein de l'islam. Ces événements et lieux sacrés sont des symboles de l'histoire islamique et continuent d'influencer les relations interreligieuses et les dynamiques politiques contemporaines. La réconciliation et la paix, comme celles prônées par Mohammed lors de la conquête de La Mecque, restent des aspirations essentielles pour les musulmans face aux défis actuels liés à Al-Aqsa.
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