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Ramadan dans l'histoire #16 : La bataille de Hattin et la fin de l'ère des Croisés à Al Qods

Au mois de Ramadan de l'an 583 de l’hégire (1187 après JC), le chef islamique kurde, Salaheddine El Ayoubi mène une bataille décisive, qui sonne la fin de la présence de l’Occident chrétien à Al Qods (Jérusalem).

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Photo d'illustration. / DR
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Au XIIe siècle, Salaheddine El Ayoubi réussit, grâce à son habileté, à éliminer le califat fatimide qui a duré 262 ans. Il établit un État ayyoubide, affilié aux Abbassides, pour unir l'Égypte, la grande Syrie, le Hijaz, la Tihama et le Yémen sous le drapeau abbasside.

Après l'unification des pays islamiques, il décide de se déplacer pour affronter les chrétiens, comme indiqué dans le livre «Al-Musawwar fi al-Tarikh» de Shafiq Juha, Mounir al-Baalbaki et Bahij Othman. Ainsi, son État islamique «fort et unifié entourait le royaume de Jérusalem et les émirats chrétiens du nord, de l'est et du sud», ajoute l’ouvrage, en notant que le leader était «rassuré sur leur unité et leur cohésion».

«Il a procédé à la réalisation de la deuxième partie de son plan politique, qui est de combattre les chevaliers des croisades et les expulser du pays», indique la même source. À cette époque, les régions des pays islamiques et Al Qods en particulier étaient sous le contrôle des chrétiens, et les seigneurs et chevaliers féodaux s'étaient nommés princes et rois de ces régions.

Une violation de la trêve

Renaud de Châtillon, chevalier croisé d'origine française qui fut prince d'Antioche de 1153 à 1160 ou 1161, avait violé la trêve qui s'était tenue entre les musulmans et les chrétiens en 1180, en attaquant une caravane se dirigeant du Caire vers Damas, en pillant ses biens et en capturant ses membres. L’agression poussera ainsi Salaheddine El Ayoubi à se diriger vers Al Qods. Le 26 du mois de Ramadan, correspondant au 17 novembre 1187, son armée rencontre les forces des croisés à la bataille de Hattin, un village situé près de Tibériade et de Nazareth en Palestine. L’affrontement marqua le début de la fin de l'ère chrétienne dans cette zone.

Dans le livre «Des batailles des musulmans pendant le Ramadan», Abdulaziz bin Rashid Al-Obeidi a expliqué que «le plus grand d'entre elles (les guerres islamiques, ndlr) était le jour de Hattin, lorsque les croix ont été brisées et ont reculées». «Les croisés ont été vaincus dans la pire des défaites, puis il y a eu la grande conquête d’Al Qods», écrit-il.

Mahmoud Sheet Khattab raconte, dans «Entre foi et leadership», les détails de la bataille. «Parmi ceux qui ont capturé le roi d’al Qods, Renaud de Châtillon et un grand nombre de chevaliers. Les musulmans se sont également emparés de la Grande Croix dite également Sainte Croix, qui contient selon les chrétiens un morceau de bois sur lequel Jésus Christ a été crucifié», rapporte-t-il.

Une récupération glorieuse d'Al Qods

Le livre «Les Turcs au Moyen Âge : Byzance, les Seldjoukides de Rome et les Ottomans» de Atta Zubaydah raconte que «dans la bataille de Hattin pendant le Ramadan en 583 AH - juillet 1187 après JC, l'armée des croisés a été vaincue et le roi de Jérusalem et ses dirigeants ont été capturés. Il était naturel que la chute d’Al Qods aux mains des musulmans ait agité le monde occidental dans son ensemble, et la papauté en particulier», note-t-il. 

«Les princes et les prisonniers ont été emmenés à la tente de Salaheddine El Ayoubi. Le sultan tue Renaud de Châtillon de sa propre main, accomplissant son vœu et récompensant sa trahison répétée, son audace dramatique à couper le chemin des pèlerins pour les tuer et sa tentative de marcher vers la tombe du Prophète Mohammed avec l'intention de l'attaquer.»

Extrait du livre «Entre foi et leadership».

Le même livre indique que la bataille de Hattin était «l'une des batailles islamiques décisives», car elle a marqué le début des victoires musulmanes sur les chrétiens. Salaheddine profitera de sa victoire à Hittin pour prouver son habileté dans le leadership, «en isolant Al Qods du nord et de ses régions voisines. Il l'a donc privée de l'approvisionnement terrestre, de sorte qu'elle n'a été laissée que dépendante des approvisionnements maritimes, avant de récupérer Ascalon et d'autres ports afin d’isoler davantage Al Qod». Ainsi, la ville est devenue dépendante de ses propres ressources de combat et n'avait aucun espoir d'être aidée par terre ou par mer par les croisés.

Ces derniers, ressentant la gravité de la situation, dépêchent une délégation à Salaheddine El Ayoubi pour demander de négocier, mais le sultan a d'abord refusé en leur rappelant ce que leurs ancêtres ont fait lorsqu'ils ont pris Al Qods et tué des milliers de musulmans sans défense». En fin de compte, il a accepté d'accorder la sécurité aux croisés. Selon le livre «Entre foi et leadership», le sultan émet toutefois certaines conditions : «Que les chrétiens remettent la ville sainte, qu'ils soient en sécurité dans leurs possessions et qu'ils soient considérés comme des prisonniers, ce qui leur permet d'être rachetés dans les quarante jours, avec dix dinars pour chaque homme, 5 pour les femmes et un dinar pour les enfants.»

Salaheddine El Ayoubi entre dans la ville d’Al Qods, le 2 octobre 1187 et enlève la croix du Dôme du Rocher et s'occupe, durant son règne, de l'architecture et de la fortification de la ville sainte.

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