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Ramadan dans l'histoire #12 : L’incendie dévastateur de la mosquée du Prophète à Médine

Un incendie majeur a détruit, en 654 de l’hégire, la mosquée du Prophète à Médine. L’incident coïncidera avec la chute du califat abbasside aux mains des Mongols, ce qui retardera sa reconstruction. Un autre incendie se déclarera dans la mosquée, deux ans plus tard.

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La mosquée du Prophète à Médine. / DR
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Après la fin de la prière de Tarawih du premier jour du mois de Ramadan, qui correspondait au vendredi 654 de l’hégire (28 septembre 1256), un immense incendie s'est déclaré dans la mosquée du Prophète, l'une des plus grandes mosquées du monde et le deuxième site le plus saint de l'Islam après la Grande Mosquée de La Mecque. L'incendie a entraîné l'effondrement complet du toit de la mosquée, et par conséquent, des objets et des reliques remontant à l'époque du Prophète Mohammed et ses califes bien guidés, ainsi que des reliques datant de la période des Omeyyades et Abbassides ont été détruits.

Les sources s’accordent à avancer que l'accident a été causé par le serviteur de la mosquée qui a oublié une lampe à huile à l'intérieur du débarras de la mosquée, ce qui a provoqué l'incendie. «Les historiens ont indiqué que la Mosquée du Prophète a été incendiée vendredi soir, le premier jour du mois du Ramadan de l'an six cent cinquante-quatre, au début de la nuit. Abu Shama a rapporté que le début a été déclenché dans la partie nord-ouest», indique Nur al-Din Ali bin Abdullah al-Samhodi dans «Al Wafaa bi Akhbar Dar Al-Mustafa». «La raison est que Abu Bakr bin Awad al-Farash, l'un des gardes de la mosquée Noble, est entré dans l'entrepôt avec une lampe à huile qu’il a oubliée. Le feu s’est alors déclenché et il n'a pas pu l'éteindre», poursuit le même ouvrage.

Le livre «Tabaqat al-Shafi'ia al-Kubra» de Taj al-Din al-Subki mentionne que «les plafonds ont été brûlés et certains de ses piliers sont tombés» suite au feu, ajoutant que même «le plafond de la chambre du Prophète a été détruit».

Un deuxième incendie après la reconstruction

Les habitants de la ville tentent d'éteindre l'incendie, mais ils restent impuissants devant son ampleur. L'émir de la ville écrit alors au calife abbasside Al-Muʿtas̩im pour lui annoncer la terrible nouvelle et lui demander de l'aide pour reconstruire la mosquée. Le calife a répondu favorablement et a dépêché les artisans et les machines nécessaires. Toutefois, le processus de reconstruction s'arrête après la prise de contrôle de la capitale, Bagdad, par les Mongols qui renversent le califat abbasside.

La tâche de reconstruire la mosquée est alors confiée au sultanat mamelouk en Égypte. Elle a été restaurée en l'an 661 de l’hégire, avec la contribution du roi du Yémen qui enverra un nouveau Minbar à la mosquée au lieu de celui détruit par le feu.

Deux cents ans plus tard, un coup de foudre frappe le minaret sud-est de la mosquée un jour de pluie. Le drame a eu lieu le 13 Ramadan 886 de l’hégire (1481). Le minaret s'est fissuré et le chef muezzin est mort cette nuit-là, tout comme 17 fidèles qui se trouvaient au sein de la mosquée après que la foudre a provoqué un feu. Ahmed Muhammad Abu Shannar raconte dans le livre «L’importance des Mosquées dans l'Islam» que «la bibliothèque de la Mosquée a été formée avant l'incendie du 13 du Ramadan de l'année 886 de l’hégire mais les dépôts des corans et des livres ont été détruits dans ce feu». «La bibliothèque comprenait des trésors, comme des livres précieux et de grands corans», déplore-t-on.

L'incendie s'est produit sous le règne du sultan Al-Ashraf Qaitbay, à l'époque de l'État mamelouk. Ce dernier a envoyé des fonds, des ouvriers du bâtiment et les produits nécessaires à la reconstruction de la mosquée. La restauration durera jusqu'en l'an 888 de l’hégire et environ 120 mètres carrés seront ajoutés à la superficie initiale de l’édifice religieux, portant sa superficie totale à 9 010 mètres carrés.

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