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Grand Angle

Maroc : Des lycéennes brisent le silence sur le harcèlement subi par leur professeur

A Tétouan, un professeur de lycée pour filles fait l’objet d’une plainte pour des faits de harcèlement que plusieurs élèves auraient subi. Mardi, le Collectif 490 s’est porté partie civile et a saisi le procureur général dans la ville, après qu’une première lycéenne a décidé de brise le silence par la voie de la justice.

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Lycée Khadija Oum Al Mouminine à Tétouan / DR
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Une plainte a été déposée auprès du procureur général à Tétouan, mardi 8 mars, de la part de l’une des lycéennes qui dit être victime parmi d’autres d’un enseignant dans son établissement. Les faits ont été révélés il y a quelques jours, après que des tracts anonymes ont été placardés dans la ville pour dénoncer les actes du concerné, sans pour autant exposer les élèves à d’éventuelles représailles. Les faits mettent en cause un enseignant de langue arabe au lycée Khadija Oum Al Mouminine. Pour l’heure, l’école n’a pas réagi officiellement aux premières révélations. 

Dans un communiqué parvenu à Yabiladi le 8 mars, le Collectif 490 a annoncé s’être saisi du dossier par le biais de l’avocate du mouvement, qui se porte désormais partie civile. «Depuis quelques jours, nous recevons de nombreux témoignages directs de victimes, mineures, d’un enseignant pédophile au lycée Khadija de Tétouan», a indiqué le collectif, ajoutant que la plaignante bénéficie d’un accompagnement pour sa procédure devant la justice.

Contacté par notre rédaction, le collectif a confirmé que les témoignages reçus indiquent qu’il existerait plusieurs victimes parmi les lycéennes, bien qu’une seule plainte ne soit déposée pour l’heure. De plus, il s’agit d’un établissement pour filles uniquement, doté d’un internat, ce qui exposerait davantage de nombreuses écolières aux agissements du mis en cause.

Les faits ne seraient pas un acte isolé

La veille de cette annonce, le Collectif a diffusé sur ses réseaux sociaux les captures d’écran de plusieurs témoignages qui lui sont parvenus après avoir révélé l’affaire, vendredi dernier. Dans les messages, plusieurs internautes ont confirmé que les actes du concerné étaient connus de tous, même en dehors du milieu scolaire. Dans l’un des messages, une jeune utilisatrice sur les réseaux sociaux a indiqué que durant son enfance, sa mère lui aurait souvent conseillé de ne jamais saluer l’enseignant en question, qui est un voisin.

«Des témoignages concordants continuent de pleuvoir concernant le professeur accusé par ses élèves mineurs de harcèlement sexuel dans un lycée à Tétouan. Nous espérons que des actions seront vite menées ! Pour l’instant les étudiantes vivent dans la terreur sous la pression de la direction du lycée, selon les appels et les messages que nous avons reçus», a ajouté le collectif.

Dans les tracts anonymes, des appels ont été lancés aux organisations de la société civile pour une «intervention urgente afin d’arrêter ce loup avant qu’il ne détruise des mineures à la fleur de l’âge». Selon cette annonce qui demande une enquête sur ce sujet, «il existe des enregistrements sonores qui documentent les faits». Dans d’autres témoignages anonymes, des élèves ont accusé l’enseignant de harcèlement physique notamment, tout en confiant qu’il aurait déclaré à plusieurs qu’il «aimerait bien épouser des filles de [leur] âge, car il ne retrouvait plus ce qu’il voulait auprès de son épouse» (sic).

La plainte a été déposée à travers le Collectif 490 sur la base des articles 485 et 487 du Code pénal (agression sexuelle sur mineur par une personne ayant autorité sur lui) mais aussi 503-2 (exploitation sexuelle de mineurs) et 503-1 (harcèlement), a ajouté le communiqué du mouvement. Ce dernier annonce que «l’enseignant risque jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle».

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