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Allemagne : Débat sur le suivi et le devenir des enfants d'islamistes radicaux

Publié
Une militante de Daech, condamnée en Irak, et son fils. / DR
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Trois semaines après l’arrestation d’un Germano-marocain de 20 ans à Hambourg en plein préparatif d’un attentat terroriste à la bombe, les autorités allemandes remettent en lumière le débat du suivi des enfants de personnes connues pour leur islamisme radical, avec au centre la question de la responsabilité d’une personne des agissements de ses parents. Dès 2019, la question avait refait surface alors que les premières mères accompagnées d’enfants revenaient en Allemagne depuis la Syrie ou l’Irak, où elles avaient prêté allégeance à Daech.

En deux ans, 12 mères et 42 enfants ont retrouvé l’Allemagne. Ces enfants, qui ont vécu des atrocités et été victimes d’endoctrinements salafistes «même après l'expulsion des terroristes» soulèvent le problème d’absence d'observation systématique des enfants d'islamistes radicaux, rapporte le Berliner Morgenpost.

Face à la menace des islamistes violents, il est encore incertain quant au devenir de leurs enfants. Pour certains, les enfants se détournent de l'idéologie de leurs parents, comme un jeune allemand qui espionnait dans le «Cercle islamique germanophone de Hildesheim» dont son père était membre du comité directeur. Alors qu’il fréquentait la mosquée, fermée depuis, le jeune homme signalait au renseignement jordanien les individus qui s’apprêtaient à rejoindre les rangs de Daech en Syrie.

Pour d’autre, l’extrémisme perdure, comme avec une jeune allemande de 15 ans qui suivait des cours dans une école salafiste depuis son enfance et qui a été condamnée en 2016. La jeune fille avait tenté de tuer un policier avec une arme blanche et le tribunal l'a reconnu coupable de soutenir un groupe terroriste étranger.

Face à la disparité des cas, aucune étude systématique n’existe sur les influences des parents ou époux sur les individus, leur basculement vers une idéologie radicale ou au contraire leur éloignement. Les services de renseignement disposent de moyens très limités pour stocker les informations, sauf dans l’exception où l’enfant projette de commettre un crime «particulièrement grave qui mettrait par exemple en danger l'État de droit démocratique».

Aussi, lorsque les informations existent, elles ne sont généralement pas accessibles par des recherches normales dans la base de données, il faut d'abord savoir qu’elles existent et où elles se trouvent pour pouvoir y accéder. De plus, des délais de suppression spéciaux s’appliquent pour le stockage des informations concernant les mineurs. Pour ces délais, les débats perdurent quant à la limite d’âge qu'ils doivent concerner, sous couvert des conséquences sur les enfants non endoctrinées lésés par la radicalité de leurs parents et leur mention dans ces fichiers.

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