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L’Autriche met en doute l’activisme politique de Hamza Haddi qu’elle veut expulser

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Hamza Haddi, militant du Mouvement du 20 Février et membre de l'AMDH / Ph. Ayoub Benkarroum
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Le militant du Mouvement du 20 février, Hamza Haddi, qui a pu rejoindre l’Autriche après ses péripéties en Grèce, risque d’être expulsé par les autorités «dès la mi-novembre», rapporte Der Standard. Malgré son implication dans le M20F et sa participation à plusieurs manifestations, l’Autriche ne considère par Hamza comme «politiquement actif». De ce fait, elle a décidé de refuser sa demande d’asile et de le renvoyer au Maroc.

Sorti de prison en septembre 2020 après l'abandon de sa condamnation pour «migration irrégulière» en Grèce, Hamza Haddi s’était rendu en Autriche avec une clef USB sur laquelle figurait «des photos, des reportages et des documents de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) pour laquelle il travaille au Maroc», sans pour autant réussir à convaincre les autorités. L’Office fédéral de l’immigration et de l’asile (BFA) avance également l’argument selon lequel le jeune militant aurait «avoué ses crimes au Maroc (…) notamment des violences envers des policiers lors d’une manifestation pour plus de libertés», durant un interrogatoire. Mais Hamza Haddi nie ces déclarations qui lui sont rapportées, seulement les interrogatoires de la BFA ne sont pas enregistrés et c’est sa parole contre celle des autorités.

Comme le Maroc est un pays d’origine considéré comme sûr au regard de l’Autriche, une procédure accélérée à été déclenchée contre Hamza, mais il craint aujourd’hui que la police marocaine ne l’arrête dès son arrivée à l’aéroport. Annemarie Schlack, directrice exécutive d'Amnesty International Autriche dénonce ces procédures accélérées qui ne tiennent pas assez en compte de l'importance du traitement au cas par cas, rapportant un «taux d'erreur d’environ 50% des décisions de la BFA l'année dernière».

Haddi s’est fait représenter, entre temps, par Julia Valenta du Service des réfugiés de la Diakonie, qui rapporte que «le cas Haddi est tout à fait exceptionnel» dans les justifications de la BFA qui rejette «des éléments étayés par des preuves irréfutables». Haddi est également soutenu par la Croix-Rouge en Autriche, qui appuie son gagement politique. Cependant, l’affaire ne sera approfondie par le tribunal qu’en décembre et à ce moment, il risque d’être déjà expulsé vers le Maroc.

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