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Grand Angle

Après un retour d’Espagne, l’absence de Brahim Ghali soulève des interrogations à Tindouf

Trois mois après son retour d’Espagne, Brahim Ghali n’a toujours pas regagné les camps de Tindouf. Son absence alimente les spéculations sur son état de santé.

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Brahim Ghali / Ph. Ryad Kradmi - AFP
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Le 2 juin dernier, un avion privé d’une compagnie française a atterri à l’aéroport d’Alger en provenance de Pampelune (Espagne), avec à son bord le chef du Polisario. Le même jour, Brahim Ghali est accueilli en «héros» par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et le chef des armées, le général Said Chengriha, qui se sont rendus à son chevet. Depuis, le chef du mouvement séparatiste est officiellement admis à l’hôpital militaire de Aïn Neaaja pour une période de «convalescence», après son infection à la Covid-19. Mais sa présence dure dans cet établissement hospitalier, réservé aux dignitaires de second rang du régime et à leurs familles, dure trois mois.

Loin d’Alger, son absence commence à soulever des interrogations, voire des inquiétudes, dans les camps de Tindouf. Son état de santé s’est-il détérioré brusquement alors, que lors de sa dernière apparition publique du 19 juillet, il a pu lire un discours adressé aux Sahraouis ? «Deux jours après son allocution télévisée, des Sahraouis des camps ont pu lui rendre visite dans sa résidence, mise à sa disposition par les autorités algériennes, située dans la commune de Aïn Taya à l’Est d’Alger. D’après leurs témoignages, Brahim Ghali se portait bien», nous a confié une source sahraouie. Depuis, le flou reste total.

L’état de santé de Brahim Ghali s’est-il détérioré ?

«Cela fait justement quinze jours que les nouvelles sur le chef du Polisario se font plus rares. Certains parlent d’une possible rechute de Ghali, qui serait gravement malade», ajoute la même source auprès de Yabiladi. Face à une telle situation, où la confusion l’emporte sur la transparence, la direction du Polisario tente, vainement depuis trois semaines, de circonscrire la vague des interrogations. Pour ce faire, elle a fait circuler parmi les habitants de Tindouf des versions sur un possible retour de Ghali.

Jeudi dernier, son arrivée a même été présentée comme imminente, à tel point que des groupes de jeunes ont été invités à se préparer pour l’accueillir avec des chants à la gloire du mouvement séparatiste. Finalement, rien ne s’est produit. Tirant les leçons, le bureau permanent du secrétariat général du Polisario a tenu le samedi 28 août une réunion sous la présidence du «Premier ministre», Bouchraya Hammoudi Bayoun. La rencontre a été consacrée à l’examen «de la question sahraouie et des derniers développements aux niveaux régional et international», selon un communiqué diffusé par l’agence de presse SPS.

Mais l’absence de Ghali lors de cette réunion a davantage alimenté les spéculations sur son état de santé, d’autant qu’il aurait pu y prendre part par visioconférence depuis sa résidence à la commune de Aïn Taya. Ce n’est pas faute de moyens techniques, puisque le chef du Polisario avait prononcé son discours du 19 juillet, depuis la capitale algérienne. Durant 12 minutes, il était apparu rétabli de son infection de la Covid-19.

Cette réapparition avait rassuré ses partisans et étouffé les ambitions de certains prétendants, qui piaffent d’impatience pour prendre sa place. Mais le vide laisse désormais place au doute. Avant son infection, Brahim Ghali a également pris part à des réunions virtuelles de l’Union africaine.

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